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n54 USINES EMPLOYIES A LA FABRICAT. DU PER
Ces muletiers ont encore moins de droits , s'il est possible , sur les pâtures des communes
où ils vont charger les charbons et les minerais, et où les maîtres de forges n'ont le plus souvent aucun bien rural : ainsi l'on voit que toutes tes propriétés, situées même à plusieurs lieues d'une usine, fournissent à la nourriture des animaux employés à son exploitation ; et ee-pendant , cet abus si onéreux, si vexatoire dOnne rarement lieu, dans ce département, à :les réclamations , tant les propriétaires sont familiarisés avec l'idée
que les terres qu'ils exploitent ne leur appar-
tiennent pas exclusivement. Après avoir parlé des abus, passons aux délits commis journellement, je pourrais même dire nécessaireMent, par ces muletiers, tant qu'ils feront si peu d'ouvrage ,,et qu'ils le feront à si bon compte. L'on sentira facilement que ces terres vagues et ces jachères, ces communaux sans cesse parcourus par de nombreux troupeaux de bêtes à
laine qui broutent l'herbe jusque dans sa racine, sont loin de présenter à des bandes de
chevaux et de mulets une nourriture suffisante, sur-tout lorsque ces pâtures- sont couvertes de neige ; et il convient d'exposer ici la conduite que tiennent ces muletiers, soit pour procurer à leurs animaux une nourriture plus abondante que celle qu'ils trouveraient sur des terres' va-
gues, soit pour les faire subsister, lorsque les terres et les bois couverts de frimas semblent
leur en refuser les moyens. Il est bon, d'abord., &Observer que chaque muletier conduisant io à 12 bêtes de somme, a tour
jours dans ce nombre un cheval surnommé le
DANS LE DIU"ARTEMENT DU CUBE..
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pape, qui lui sert de monture, lorsqu'il -n'est
pas chargé : c'est ce cheval qui ouvre la marche, parce qu'il est reconnu que les mulets sont par instinct plus disposés à suivre cet animal que.
ceux de leur espèce. Lors donc que les muletiers revenant par bandes des usines où ils ont déposé les charbons ou le minerai, rencontrent
en un lieu éloigné des habitations un jeune taillis , un pré non fauché , quelquefois Même un blé en épis, ils y lâchent leurs animaux, et l'un d'eux se tient aux aguets , tandis que autres boivent ou se reposent, mais ayant tous l'attention de se trouver à portée de leurs montures. La sentinelle vient-elle à découvrir , soit des gardes, soit des propriétaires rassemblés qui s'avanceraient pour constater le délit, ou pour en reconnaître les auteurs ( car un individu isolé n'oserait s'approcher d'eux), aussitôt, d'après un signal convenu, tous montent à cheval et fuient à toutes jambes, ayant chacun à leur suite leurs mulets qu'ils ont rallié par un cri ou coup de sifflet auquel ces animaux sont accoutumés: ainsi, se trouvent d'ordinaire déjouées les poursuites de ceux qui se rassemblent pour réprimer leurs délits : quelquefois cependant, des rixes s'engagent, elles sont sanglantes et les tribunaux en retentissent, mais le plus souvent sans effet : les coupables ne sont pas suffisamment connus, ou bien ils ont fui dans un autre département. Lorsque les terres sont couvertes de frimas, ces muletiers se retirent avec leurs animaux dans les bois, dans les jeunes taillis dont ils secouent les branches pour faire to9ber la neige et le; givre :ils s'y mettent à couvert en ras-