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EXPLOSIONS DE GRISOU.
ÉTAT DE L'ATMOSPHÈRE.
avait nul danger. Le courant qui circule dans la mine devient alors plus riche en gaz sur tout son parcours. Si, par exemple, à un certain moment, il en contenait assez pour former, un mélange détonant à son entrée dans une galerie de retour d'air, toute nouvelle diminution de son intensité,
produisent, sans qu'on en soit averti d'avance, dans des houillères où l'on fait usage de lampes à feu nu, le gaz s'allume immédiatement et un ou deux hommes au plus sont brûlés. Si l'on se sert de lampes de sûreté, le gaz peut parcourir des chantiers jusqu'à ce qu'il passe sur une
toute augmentation du dégagement de gaz le rendra détonant plus loin en amont, c'est-à-dire dans les travaux. D'ailleurs, sans que ce courant soit lui-même nulle part formé d'un mélange détonant, son enrichissement en gaz peut rendre dangereuse, par contre-coup, l'atmosphère qui remplit les cavités qu'il ne parcourt pas. Une cloche dans le toit ou une galerie montante en cul-de-sal est, en effet, remplie d'un mélange stagnant de gaz et d'air au-dessus du plan horizontal passant par le point le plus élevé de l'orifice balayé directement par le courant d'air ; et, plus on s'élève au-dessus de ce plan, plus la richesse en gaz du mélange augmente. Le gaz se dégage, d'ailleurs, constamment dans le courant d'air par diffusion. Mais si ce courant vient luimême à s'enrichir en gaz, par exemple de manière à en contenir plus que la portion inférieure de l'atmosphère qui
lampe ouverte ou en mauvais état, et alors il se produit une
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remplit la cavité, la diffusion cesse jusqu'à ce que (par suite du dégagement du gaz sur les parois de la cavité) cette portion inférieure soit devenue à son tour plus riche en gaz que le courant d'air. En définitive, toute l'atmosphère de la cavité se chargera, en chaque point, d'une plus forte proportion de gaz et pourra alors devenir explosible. Elle ne se purifiera par diffusion que très-graduelle ment, longtemps après que le courant d'air aura repris sa pureté primitive. Il est un genre d'explosions, assez rares du reste, que l'on ne peut rapporter ni à la pression, ni à la température: c'est celui des explosions par suite de ces dégagements subits et abondants de gaz qu'on appelle soufflards (sauf les exemples, probablement très-peu nombreux, rapportés par Stephenson. (Voir la note de la page .) Si ces soufflards se
grande explosion.
Les variations de la température de l'air extérieur ont une grande influence sur l'aérage des mines. Dans celles qui sont ventilées naturellement, par les temps chauds, le courant d'air peut s'arrêter complètement et se renverser. L'état hygrométrique de l'atmosphère a aussi de l'influence sur l'activité de la ventilation : si l'air est sec, en traversant des travaux humides, il se chargera de vapeur d'eau et pourra se refroidir au lieu de s'échauffer ; la ventilation deviendra alors peu active. Gela est vrai surtout pour des mines peu profondes. Quant aux mines ventilées artificiel-
lement, si la force employée pour créer le courant est constante, ce courant sera d'intensité variable, selon qu'il sera aidé plus ou moins ou contrarié par les forces naturelles. Il en résulte que, même dans ces mines, la ventilation peut parfois devenir insuffisante sans que l'on s'en doute. Enfin, dans les mines ouvertes dans des couches de charbon friable, susceptible de donner une poussière fine,
poussière qui parait jouer un grand rôle dans certaines explosions, particulièrement dans les plus graves, plus l'air sera sec, plus cette poussière se soulèvera et s'enflammera facilement ; c'est quand l'air extérieur sera le plus
froid que, pour un degré donné d'hygrométrie, il sera le plus sec dans la mine, où il est échauffé. (Voir le mémoire sur ce sujet, p. 229.) MM. Scott et Galloway ont publié les diagrammes thermométrique et barométrique, avec le relevé des explosions,
pendant les années 1868-69-70-7i-72. Je reproduis les deux derniers (fig. 1 et 2, Pl. V), et celui d'octobre 1870