Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR 594 laine, charbon et glycérine. Les orifices étroits de ces divers appareils fatiguent beaucoup la respiration. M. Far:il:indique un diamètre d'un centimètre comme un minimum
indispensable (1). M. Galibert est l'auteur d'un système fort connu, dans lequel le tube respiratoire est mis en rapport avec un réservoir que l'on porte sur le dos comme une hotte. Il puise l'air frais à la base de cette outre. Les clapets sont supprimés à cause de la gêne qu'ils opposent à la respiration. On doit porter la langue alternativement sur l'un et l'autre des deux orifices d'une embouchure d'ivoire placée dans la bouche pour recevoir l'air pur par l'un et renvoyer par l'autre l'air chaud et vicié dans un tube qui le conduit au sommet du réservoir, afin qu'il se mélange aussi peu que possible avec le reste du contenu. On peut respirer ainsi pendant 15 à 20 minutes (2). Mais une telle combinaison présente évidemment ce défaut capital que l'air se vicie progressivement sans que l'ouvrier en soit averti autrement que par son malaise, et qu'il devient tout à fait mauvais
quand l'homme est au bout de ses forces et a besoin de En toute sa présence d'esprit pour effectuer son retour.
outre, la manoeuvre de la langue constitue une difficulté de
plus, surtout si le trouble et l'inquiétude s'emparent de l'ouvrier. Bien souvent on supprime cette manoeuvre, et
l'usage de l'appareil en est encore rendu plus défectueux. du M. Brane a disposé un organe analogue, qui diffère précédent en ce qu'il est muni de soupapes (5). Le respirol, de M. Léard, figurait à l'Exposition universelle de 1878. Dans l'aérogène Schultz caschaffenbourg, il y a renouvellement de l'oxygène par la réaction de l'acide acétique minérale, M. DE PLACE : Bulletin de la Société de l'industrie
se série, tome II, page 753. Annales des mines, 6' série, tome V. LeitIndenzur Bergbaukunde, par SERLO, f878.
LES EXPLOSIONS DU GRISOU.
595
sur le permanganate de potasse, et absorption de l'acide carbonique par la potasse caustique. L'appareil, qui pèse 4kilogrammes, peut servir pendant 20 à 5o minutes (1). M. Schwann avait pensé de même à faire passer de l'air sur du peroxyde de barium hydraté; mais on déterminait par là une production d'ozone qui attaquait les poumons (2). Depuis lors, M. Schwann a substitué à ce moyen l'emploi de l'oxygène comprimé, en absorbant l'acide carbonique au moyen de la chaux hydratée imprégnée d'une solution de soude caustique. Depuis longtemps, d'ailleurs, Combes avait proposé l'emploi, non pas de l'oxygène, mais de l'air comprimé. On le trouve réalisé dans l'appareil de M. Kraft, ingénieur autrichien (3). La tête de l'ouvrier est enveloppée dans une jaquette en cuir serrée à la ceinture; de grandes lunettes en verre pratiquées dans cette jaquette permettent de voir. Un réservoir porté sur le dos contient so à 12 litres d'air comprimé à 15 ou 20 atmosphères. On ouvre le robinet d'un tube qui admet l'air sous la jaquette et y forme une atmosphère dans laquelle l'homme respire. Un petit sifflet fonctionne par l'échappement du gaz, et sa tonalité qui baisse avec la pression indique l'état d'avancement de la provision d'air, afin qu'on puisse battre en retraite en temps utile.
Dans l'aérophore Rouquairol-Denayrouze on emploie éga-
lement le réservoir d'air comprimé à 20 ou 3o atmosphères. Mais on substitue à la jaquette embarrassante de l'appareil Kraft un tube respiratoire avec pince-nez. Pour obtenir plus de puissance encore, on a disposé un chariot bas portant des réservoirs métalliques d'air comprimé en quantité beaucoup plus notable que celle qu'un homme (t) Revue universelle, de CUYPER, i" volume de 1877, page 151. Ibidem, page iLt7. Leitfuden zur Bergbaukunde, par SERLO, 1878.