Annales des Mines (1880, série 7, volume 18) [Image 201]

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ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR

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LES EXPLOSIONS DU GRISOU.

cheuse, suivant M. Petitjean (1), en accumulant les effets thermiques sans leur donner le temps de se dissiper peu à peu par le refroidissement. La cause la plus fréquente d'incendie réside dans le combustible lui-même, trop souvent susceptible de s'échauffer spontanément. L'oxydation des pyrites ou de certaines substances organiques en est souvent l'origine. Le contact de l'air est alors nécessaire. Aussi n'est-ce que parmi les menus et dans les charbons ou les schistes qui ont joué sur des remblais que ces faits se produisent, particulièrement avec les houilles à longue flamme. D'un autre côté, certaines dissociations de carbures donnant naissance à du grisou peuvent y avoir aussi

une part. M. Richters énonce même que, dans certains gîtes, ce sont les charbons qui renferment le moins de soufre que l'on voit offrir le plus de prise à la combustion spontanée (2). M. Forster fait remarquer que, dans le Staffordshire, c'est la couche de 3o pieds, c'est-à-dire la plus pure, que l'on voit s'embraser le plus souvent (5). M. Sauvage fait du reste observer avec raison que cette circonstance peut être attribuée en partie à la méthode d'exploitation bien connue qui est employée pour cette couche puissante. M. Fayol a fait la même observation à Commentry : la partie la plus inflammable y est précisément la moins pyriteuse. On admet aussi que la présence de l'oxygène dans la houille, constatée dans un certain nombre des analyses qui ont été rapportées plus haut, peut être capable d'acti6 à 17 ver l'inflammation (4) . M. Blackwell en trouve

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p. ioo dans des charbons inflammables du Staffordshire, de Moira, etc. (1). La condensation de l'oxygène dans les poussières fines de charbon a aussi été signalée comme propre à préparer l'échauffement et l'embrasement. 109. Précautions contre les incendies. - Pour toutes ces raisons, on apporte des soins spéciaux lorsque les char-

bons sont susceptibles de s'échauffer à leur emmagasinage sur les carreaux de mines ou dans les usines à gaz. On ne les dispose que sur une hauteur modérée. A Commentry, on n'a jamais d'incendies sur les haldes pour des épais-

seurs de menu moindres que 2 mètres, et il en survient presque toujours si la hauteur dépasse 4 mètres. Parfois on ménage dans la masse des chemins d'air au moyen de caniveaux ménagés avec du gros ou en y insérant des fascines. Ces dernières présentent le grave inconvénient de s'oblitérer par places, ce qui arrête la vitesse rafraîchissante sans supprimer absolument l'accès de l'air. On se trouve alors dans les plus mauvaises conditions, et cette pratique détermine souvent le feu à Commentry. Aux estacades de Rieu-Kaisin, en Belgique, on emploie des colonnes creuses pour supporter les planchers sous lesquels

s'accumule le charbon. Elles sont percées de trous par lesquels on injecte de l'air. Une petite porte ménagée à la partie inférieure sert à retirer les poussiers qui s'introduisent par ces trous. La question de l'échauffement a été étudiée avec un soin particulier en Angleterre et au congrès international d'hygiène et de sauvetage tenu à Bruxelles en 1876, en vue des

(i) Bulletin de la Société de l'industrie minérale : Congrès Douai. (2) PATTINsoN :

Transactions of the North, etc., tome

de

XXV,

page 118. (5) Ibidem, page 119. arts. (h) A. 13nRAT : Encyclopédie des sciences, des lettres et des page 205.

incendies qui éclatent en mer par la combustion spontanée des soutes à charbon (2). Le désastre marche quelquefois avec une rapidité extraordinaire, et on a vu le feu éclater (i) BLAcKwEL :

Transactions of the iVorth, etc., tome X, page 168.

(2) Coin ot.2s rendus mensuels, avril 1879, page 99. TOME XVIII, 880.

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