Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR
404
descendant, il est bon, contrairement à l'ancienne pratique, de rentrer le plus tôt possible sous les éboulements,
afin de les rafraîchir par une nouvelle tombée avant
d'avoir le feu sur la tête. Lorsqu'un quartier s'échauffe, on le recoupe par quelques larges voies d'air pour en modifier la température. On doit surtout éviter autant que possible, dans ce cas, l'accès de Vair dans les vieux travaux, de peur d'y favoriser la fermentation. A Moira, dans le Leicestershire, où l'on n'enlève qu'un banc de houille compris entre deux autres de mauvaise qualité, on a soin d'isoler les massifs de remblais par des murs d'argile plastique que la pression serre ensuite et rend tout à fait étanches (I). On est averti du commencement d'un incendie par une odeur empyreuma-
Il o. - Extinction des incendies.
tique spéciale qui n'a rien de désagréable et que les hommes appellent le goût fin. Ensuite apparaissent des fumées âcres, l'élévation de température, etc. Parfois, d'après M. de Verneuil (2), la nature du combustible est telle que ces commencements ne se développent pas et qu'après la formation d'une croûte de coke d'une certaine épaisseur le foyer s'étouffe de lui-même. Quand le feu est déclaré, on peut, comme à la Grand'Combe, à Beaubrun, à Commentry, etc., lutter directement contre lui par la méthode de l'arrachage. On emprunte pour
cela le secours de lances d'eau à plusieurs atmosphères, pression qu'il est souvent facile de se procurer dans la profondeur. Ce travail est l'un des plus pénibles que puisse présenter l'art des mines, mais il permet d'arriver à détruire les foyers au lieu de se borner à les circonscrire. On avance peu
à peu avec des barrages successifs, et autant que possible par recoupes étroites, plus faciles à barrer. Si le feu gagne (I) Transactions of the North, etc., tome X, page 163. (2) Bulletin de la Société de l'industrie 'minérale, 20 série, t. VU, page Ki.
LES EXPLOSIONS DU GRISOU. I
/tub
en hauteur, on l'attaque de préférence par-dessous. Ces travaux réclament un bon aérage pour l'hygiène des hommes. Parfois, en Silésie, on donne des coups de sonde à partir de la surface pour ménager la sortie des gaz en y réglementant le tirage de peur d'activer la combustion. On gagnera souvent sur la durée totale en commençant par employer
un peu de temps à améliorer les conditions locales de la ventilation, parce que le rendement des piqueurs s'en ressentira ensuite d'une manière favorable. Il ne faut pas du reste employer un excès d'air inutile qui ne ferait qu'activer l'incendie. Cependant, quand on peut espérer rafraîchir un
simple échauffement, on n'y doit pas manquer. On avait
poussé cet abaissement de température, à la mine de Gerhardt (Sarrebruck), jusqu'au point d'incommoder les ouvriers (1).
Si le feu prend beaucoup de développement et marche plus vite que l'arrachage (2), on n'a plus que la ressource d'étouffer l'incendie. Il faut pour cela cerner le foyer du plus près possible par des barrages bien étanches en moellons, ou mieux en briques en cherchant minutieusement et aveuglant toutes les fissures. Nous avons vu que, pour faciliter cette opération, il est bon, dans certains cas, de pouvoir renverser à volonté le courant d'air. Nous avons reconnu également l'avantage que l'on trouve, en vue de conserver des communications sûres, à placer les maîtressesvoies dans le rocher ou dans une couche distincte parallèle et moins inflammable. Les barrages sont ordinairement des murs épais. A Aubin,
Beaubrun, on se défend du feu pendant un temps assez moyen d'un rempart provisoire pour établir par derrière des défenses plus durables, ou simplement des long au
NESTEROWSKY : Bulletin de la Société de l'industrie minérale, 2` série, tome VII, page 854.
Snoczusxt : Revue universelle, de
Page 375.
CUYPER,
tome XXXIX