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L'INDUSTRIE MINÉRALE
au cirque la matière à traiter ; des ouvriers apportent au cirque le minerai moulu, qu'ils prennent dans les réserves en mêlant les llamas et les relaves, dans une proportion correspondante à leur production ; ce chargement est fait à dos d'hommes. Les manoeuvres placent leur charge sur le
sol, en faisant de petits tas appelés corp.. Le poids de la charge dépend naturellement de la dimension des cirques: en général il varie de 4 à 6 caisses. « Addition du sel. - Quand le cirque contient le nombre de corps qui doit constituer sa charge, on mêle ces dernières en répartissant la charge sur toute la superficie de l'aire, pour donner partout la même épaisseur à la masse, on ajoute le sel en poudre fine et on verse de l'eau pour le dissoudre et former une pâte d'une certaine consistance.
«La quantité de sel employée est variable selon .la teneur indiquée par la quia ; en moyenne on verse un peu plus d'une arrobe (*) par marc d'argent retiré dans le traitement. Par exemple, dans un cirque de 5 caisses de minerai au titre de 5 marcs par caisse, on ajoute 28 à 5o arrobes de sel ; cependant, pour les minerais un peu plus riches, à 9 ou 10 marcs, on ajoute un peu moins d'une arrobe par marc. Le sel qu'on employait autrefois venait du littoral, d'où on le transportait sur des mules ; aujourd'hui, on emploie presqu'exclusivement le sel gemme de San-Blas, mine qui se trouve à 12 lieues environ du Cerro. « Mélange intime des matières au moyen du piétinement
des chevaux.- Après l'addition du sel, on fait un mélange de toute la masse ; ce mélange, comme tous les autres d'ailleurs, se fait par l'unique procédé appliqué dans tous les ateliers, c'est-à-dire par le piétinement des chevaux. Ces chevaux sont manoeuvrés par l'ouvrier debout sur le templador, àl'aide d'un fouet à manche court et à longue (*) L'arrobe vaut environ i
DANS LE CERRO DE PASCO.
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courroie. L'homme guide les chevaux de façon qu'ils tournent tous dans le même sens autour du templador, et de façon qu'ils soient tous en file suivant un même rayon du
patio; suivant la dimension de celui - ci, on place de 6 jusqu'à
o chevaux, se touchant les uns les autres du
même côté du templador ; de cette façon ,toute la masse est
piétinée. Après quelque temps de marche dans un sens, l'ouvrier fait tourner les animaux en sens contraire pour diminuer tant soit peu leur fatigue. Cette manoeuvre, qui dure quatre heures et même plus, s'appelle repas°, ce qui veut dire repasser. Les autres repasos qui ont lieu durant le traitement sont plus longs et durent environ huit heures. Quoique ce système soit primitif, il est certain que le piétinement des chevaux produit un bon malaxage; les sabots pénètrent dans la boue jusqu'au sol dallé, quand les chevaux les retirent, une certaine quantité de matière est projetée en avant, et foulée à nouveau.
« Après deux heures de piétinement, toute la masse a une consistance très homogène ; le sel est dissous, ou tout
au moins l'eau qui forme la pâte est saturée complètement. Alors, si la guia a indiqué que le minerai était froid,
on fait la première addition du réactif propre à corriger cette tendance ; c'est le magistral, dont on jette une arrobe environ à la surface du cirque. Les chevaux s'arrêtent un moment, des hommes armés de larges pioches pénètrent dans le patio et font un premier mélange du magistral avec la pâte ; en retournant cette dernière sens dessus dessous ; cette opération s'appelle le retournement. Quand toute la masse est ainsi retournée, on remet de nouveau les chevaux en marche durant deux heures pour compléter le mélange. A l'expiration de ce temps, le mélange est bien intime, et dans les meilleures conditions pour favoriser l'action du magistral ; pendant la marche des chevaux, on ajoute de temps en temps un peu d'eau.