Annales des Mines (1881, série 7, volume 19) [Image 51]

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DANS LE CERRO DE PASCO.

L'INDUSTRIE MINÉRALE

« Au sortir des Cirques, les chevaux sont conduits à la

pleine d'eau; en marchant, le mouvement fait détacher les boues qui adhéraient aux jambes, ces boues tombent au fond, et elles sont recueillies pour être traitées de nouveau dans le buitron. Cette première série d'opécuve

rations, ayant surtout pour objet l'introduction et le mélange du sel, s'appelle ormiguillo. o

Incorporation.

L'opération suivante prend le nom

d'incorporation. On attend, d'habitude, deux ou trois jours après l' ormiguillo, en laissant reposer la pâte dans le

cirque ; elle perd ainsi peu à peu son eau. Les ouvriers viennent de nouveau retourner la masse avec des pioches, en versant une nouvelle quantité d'eau ; puis on introduit de nouveau les chevaux pour mêler la boue, et lui donner de l'homogénéité. Quand ce résultat est atteint, on fait une excavation au centre de la masse, et on y place un quintal ou un quintal et demi de minerais cuivreux, contenant le cuivre à l'état d'oxyde, et qui proviennent de Yanacancha ces minerais ont été préalablement moulus dans les ingenios, comme les autres matières. Cette addition ne se fait pas dans tous les ateliers, elle a pour but de modérer l'action du mercure au début ; elle paraît d'autant plus utile que la guia est plus chaude. On pousse quelque temps les chevaux, pour mêler les matières avant de verser le mercure ; quelquefois on fait l'incorporation sans ce nouveau piétinement. « L'addition du mercure se fait de la manière suivante il est important de l'introduire très divisé, pour le mêler facilement et plus uniformément ; un ouvrier le porte dans

un sac de toile ou dans une toile carrée dont les angles sont relevés et réunis dans la main ; l'ouvrier marche dans

le patio, foulant la boue, et répandant une pluie de mercure qui passe au travers de la toile; de cette manière, toute la surface du patio est arrosée uniformément. On donne de

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suite un repaso pour mêler les matières, un nouveau retournement, et on fait de nouveau pénétrer les chevauk. Dans le courant de la journée, on fait subir à la matière plusieurs retournements et repasos, en ajoutant de l'eau pour rendre la masse plus fluide. Au sortir du patio, on lave toujours les jambes des chevaux. ,La quantité de mercure employée varie suivant la proportion d'argent contenu dans le minerai traité d'après la guia ; cependant elle n'est pas proportionnelle à ce poids elle augmente un peu moins rapidement. Dans un cirque de quatre caisses de 5 marcs, on met 78 livres de mercure pour un cirque de cinq caisses de 8 marcs, on en emploie 90 à 100 livres.

« Depuis le moment on l'on fait l'incorporation jusqu'à l'amalgamation complète, il y a lieu d'examiner avec soin toutes les phases ou périodes que présentent le traitement les indications nécessaires dans ce cas sont données de même par l'essai avec la puruîia. On fait l'opération avec de petites quantités de la pâte recueillies en différents points du cirque, afin d'avoir une composition moyenne représentant à peu près celle de la masse générale ; on lave le mélange afin d'obtenir, comme dans le cas de la guia, le corps et la liz. De cette façon, on peut parfaitement contrôler les progrès de l'amalgamation de l'argent, suivant la proportien d'amalgame solide qui reste collé à l'assiette après la pression avec le pouce ; en outre, on obtient des données fort utiles sur la marche de l'opération. « La masse traitée peut subir comme qui dirait deux maladies de nature différente, appelées la lièvre et le refroidissement; ces états ne peuvent être reconnus que par des personnes habituées aux essais à la puruila, et nous n'essaierons pas de décrire tous les aspects que peut présenter la liz sur l'assiette ; nous nous bornerons à indiquer simplement les traits principaux. « On reconnaît que l'amalgamation suit une bonne mai--