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DU RÔLE DES POUSSIÈRES DE HOUILLE
Si l'absence de grisou peut bien rarement être démontrée, la formation de croûtes de coke, qui est incontestable
dans un grand nombre d'accidents, ne prouve pas que le grisou n'ait pas été la cause de ces explosions. Leur existence montre simplement que la température a été suffisamment élevée pour décomposer des poussières de houille et distiller une partie des matières volatiles qu'elles renferment. La seule conclusion qu'on ait le droit d'en tirer est qu'elles ont joué un rôle plus ou moins considérable, peut-être d'ailleurs tout à fait secondaire, par les gaz qu'elles ont dégagés. Il peut même arriver souvent que leur formation soit en grande partie postérieure à l'accident et que par suite leur influence sur celui-ci ait été presque nulle. Une explosion de grisou peut, en effet, soulever des poussières et les ramollir juste assez pour les coller sur les boisages sans les décomposer. Leur combustion et leur cokific,ation vaux d'une mine pouvaient être remplis de grisou. L'expérience montre en effet qu'au bout d'un certain nombre de mois ou d'années ces vieux travaux se purgent plus ou moins complètement et qu'ils ne renferment jamais les milliers de mètres cubes de grisou pur, nécessaires pour que les variations barométriques, aussi faibles qu'on les connaît, puissent avoir un effet sensible. Mais, s'il est impossible de trouver dans les vieux travaux des quantités aussi considérables de gaz, il est bien certain néanmoins
que l'on pourra y en trouver çà et là quelques mètres cubes.
Dans les galeries, dans les chantiers, c'est-à-dire aux points où l'aérage est le plus actif, il se forme déjà des amas de mélange explosif; il s'en formera à plus forte raison dans les vieux travaux où la ventilation est très faible, quelquefois nulle. Ces accumula-
tions se feront de préférence au voisinage des chantiers, c'est-à-dire là ou leur présence est la plus dangereuse, soit que le gaz se dégageant du front de taille puisse s'élever dans des remblais situés en amont, soit que les menus, les schistes abandonnés sur place, les roches encaissantes continuent à dégager du gaz un certain temps
après l'abatage et le remblayage. Il arrive fréquemment aussi qu'un soufflard est noyé dans les remblais; son débit aura beau être faible, son point de dégagement sera nécessairement le centre d'une accumulation considérable de gaz.
DANS, LES ACCIDENTS DE MINES.
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peuvent ensuite continuer à se produire lentement pendant un temps plus ou moins long_ Cette hypothèse est appuyée par les travaux de M. Fayol, qui nous ont appris que la combustion lente des poussières commence à se produire à la température ordinaire et devient relativement très rapide à Lioo°.
Nous avons d'ailleurs eu l'occasion de constater ce fait d'une façon très nette dans nos expériences. Un jour, après avoir terminé une série d'expériences sur les poussières dans notre longue caisse en bois, nous sommes partis après
nous être assurés comme d'habitude qu'il n'était rien resté d'allumé à l'intérieur. Le fond de la boîte était recouvert d'une couche épaisse de poussière qui paraissait complètement sombre et ne dégageait plus de vapeurs. En revenant le lendemain, nous avons cependant trouvé toutes les poussières brûlées ainsi que le fond de la boîte dont il ne restait que quelques morceaux carbonisés. Il s'était produit là une combustion lente sans flamme, caries parois et le fond supérieur de la boîte étaient restés intacts. En résumé, toutes les grandes explosions que l'on a attribuées aux poussières seules se sont produites dans de mines grisouteuses. Le fait que les poussières à elles seules peuvent donner lieu à une explosion importante ne serait établi que le jour où une explosion de cette nature se produirait dans des mines que l'on pourrait considérer avec certitude comme dépourvues de grisou.