Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
o4
MÉMOIRE SUR LA FORMATION
DE LA HOUILLE.
i o5
Epidermes et téguments libres. Un autre fait à signaler et qui a une grande signification, ce sont les téguments
Boulay, il n'offre pas d'exception dans le nord de la France;
libres qu'on rencontre dans les schistes et la houille,
surpris, avec d'autant plus de raison que les arbres ligneux
en
nombre considérable, dans le nord comme dans le midi de
la France. Ces téguments rappellent souvent les hypodermes et péridermes par leur tissu allongé et fibreux. Ils gisent loin des autres parties et représentent le plus souvent les épidermes très minces d'organes dont nous retrouvons le contenu transformé en houille amorphe. On trouve en outre beaucoup de cuticules isolées qui sont restées souples. Conservation des graines. Les graines n'ont guère conservé que leur enveloppe; celles qui sont charnues ont perdu leur sarcotesta. Le Pachytesta gigantea est simplement représenté par sa couche épidermique striée, sans le moindre reste de l'épais endotesta, cependant assez co-
riace de ces énormes graines, dans l'intérieur de l'empreinte desquelles j'ai trouvé plusieurs fois une membrane flexible qui ne peut être que l'enveloppe du nucelle. Les valves foliacés du Trigonoearpus schizocarpoide sont souvent isolées. Désorganisation interne des stipes et tiges. Il n'est pas douteux que le tissu conjonctif de beaucoup de couches disjointes n'ait été détruit. Les pétioles de fougères sont, on peut le dire, toujours réduits à une mince écorce charbonneuse, comme les racines succulentes des Calamariées et des Filicacées, par suite de la disparition de tout leur contenu. Les tiges sont si généralement dépourvues de leur structure interne que l'on compte les échantillons ayant permis de les étudier dans toutes leurs parties ; les grosses comme les petites ont éprouvé une désorganisation presque com-
plète, par suite de laquelle elles se trouvent réduites à une enveloppe corticale convertie en houille. Tous les observateurs ont été frappés de ce fait constant; d'après M. l'abbé
puis-je dire que c'est celui qui m'a tout d'abord le plus étaient communs à l'époque de la formation du terrain houiller supérieur de St-Etienne. En le mentionnant(*) , M. Gceppert a
fait remarquer que cet état des tiges, ainsi rendues creuses par la disparition de tout le dedans, est peu fréquent dans les terrains secondaires et qu'il n'y a peut-être pas un seul cas
de tige privée de son bois dans les terrains à lignite, ce qui lui a paru devoir être attribué à ce que, pendant la formation de ces derniers, les arbres appartenaient aux dicotyléclonées. Mais dans le terrain houiller les tiges ligneuses, telles que celles de Cordaïtes, sont aussi le plus souvent réduites à leur écorce, tout comme les autres. Il faut savoir que la plus grande partie des tiges houillères étaient de nature plus succulente qu'aucun des arbres
de notre époque et que ce sont précisément ces tiges, pleines de tissus mous, qui se trouvent invariablement à l'état d'écorces converties en houille dans les circonstances ordinaires de gisement, et pour s'expliquer leur désorganisation interne il ne faut pas ignorer que celles de ces tiges connues sous les noms de Sigillaria et Stigmaria ont souvent conservé, en dépit de la pourriture des tissus environnants, dans leur moule, un mince tube strié en long
représentant tout ou partie du système vasculaire. Les axes pierreux des Psaronius, eux aussi, sont restés en possession de leurs nombreux faisceaux vasculaires à coupe transversale sinueuse et repliée.
Il est non moins utile d'avertir que les tiges vraiment igneuses, c'est-à-dire pleines de bois jusqu'à l'écorce, telles
que les Dadoxylon, n'en paraissent le plus souvent avoir été privées que par suite de sa segmentation et de sa dispersion à l'état de fusain. () Die Gattungen der foss. Pflanzen, Vorwort.