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MÉMOIRE SUR LA FORMATION
DE LA HOUILLE.
des conditions très variées, toutefois le plus fréquemment
dans les autres formations. Cela paraît avoir été en rap port avec une écorce terrestre très aquatique à l'époque houillère, ou une topographie peu accidentée ayant permis l'extension des marécages ; il semble en effet que les bassins tertiaires qui ne sont pas pourvus de lignite n'étaient
dans des dépôts lacustres. Tandis qu'à l'époque houillère, la ressemblance complète
dans tous les pays des combustibles et dépôts encaissants dénote une formation uniforme par voie de transport dans les dépressions du sol qui s'enfonçaient. Il n'y a que l'accumulation de la matière végétale dans des creux qui puisse rendre compte des grands amas de houille du centre de la France. Nous donnerons plus tard une explication du phénomène.
CONDITIONS DE FORMATION DES COMBUSTIBLES MINÉRAUX
EN GÉNÉRAL.
Nous avons cherché à remonter du passé au présent, et dans tous les terrains géologiques nous avons trouvé des combustibles de transport, accompagnés, comme on verra, des mêmes circonstances de gisement. Mais s'il paraît y avoir eu quelque unité dans le mode de génération des combustibles fossiles, la nature y a déployé une puissance et une activité bien variables, indépendamment des moyens que nous discuterons dans un autre mémoire : à l'origine, la végétation marécageuse, étalée
au loin autour des lagunes carbonifères, était arborifortne et néanmoins des plus actives ; à l'époque tertiaire, autour des lacs, elle était principalement composée de hautes herbes comme il en pousse dans l'Afrique équatoriale ; aujourd'hui, la végétation bordant les marais est très chétive.
Les marais boisés produisant deux fois plus de matière végétale que les forêts de terre sèche, il n'y a rien d'invraisemblable à croire que la végétation houillère en fournissait quatre fois plus dans le même temps. La présence du charbon dans les dépôts houillers est presque de règle constante, tandis que c'est un fait isolé
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pas entourés de larges plaines basses recouvertes de grandes herbes de marais. Mais, indépendamment du mécanisme de la formation, il semble y avoir à cela une autre raison de l'ordre climatologique; car si, avec M. le marquis de Saporta,, avec qui j'ai examiné cette question, nous considérons qu'il n'y a beaucoup de lignite qu'en bas du miocène et en haut de la série
crétacée, correspondant à des époques de l'histoire de la terre où les plantes fossiles indiquent une température
plus humide, égale et chaude qu'avant et après, condition qui a aussi existé à l'époque liasique et qui a été portée à sa plus haute expression à l'époque houillère, nous pouvons bien incliner à croire qu'elle a influé considérablement sur l'importance de la formation charbonneuse. Le tourbage ne paraît même pas échapper à cette loi, puisqu'il exige un climat égal et humide. L'humidité atmosphérique paraît même avoir été nécessaire à un autre point de vue, en permettant des précipitations aqueuses comme aux tropiques, capables d'avoir em-
porté dans les bassins de dépôts les détritus végétaux pourris dans les marécages voisins et les produits minéraux des déclivités environnantes. Une difficulté se présente néanmoins, c'est la pureté des combustibles de transport ; MM. Lesquereux et de Saporta ne peuvent croire que les eaux qui ont transporté les débris
de plantes dans les lacs l'aient pu faire sans entraîner du limon, du sable et de la boue. Cependant, avant l'apparition de l'homme, la terre était presque entièrement recouverte de végétation, et le transport par les eaux des débris de plantes devait se faire sans