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MÉMOIRE 8U11 LA FORMATION
neux, par accumulation de feuilles et d'argile sous l'eau. Avec NAUMANN, qui se rallie au transport, au moins pour
toutes les couches qui ne reposent pas sur un lit de végetation, W[LLIAMSON, HORNER, MURCHISON, n'ont pas été plus
exclusifs dans l'expression de leur opinion.
M. BuRAT, gagné au tourbage, attribue une origine double aux lames et lamelles de la houille : celles qui sont brillantes, très pures, résulteraient, selon lui, de végétaux herbacés entièrement décomposés sur .place dans l'eau claire; elles alternent avec des filets ternes, argileux et feuilletés se rapprochant des schistes charbonneux et formés
DE LA HOUILLE.
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droit de leur croissance, et transformés sous pression à l'abri de l'air à une température élevée. Cette conjecture se rapproche de nos conclusions, et suppose que cet auteur avait déjà cherché à se rendre compte des choses par l'observation. STIEHLER a eu l'idée que la houille peut avoir résulté d'une puissante végétation terrestre plus ou moins
entraînée et recouverte de limon. Aussitôt apparue, la théorie du tourbage a été combattue par Voc-T. DE STERNBERG, sans préciser sa pensée, a fait l'hypo-
en partie par voie sédimentaire. Mais j'ai parfaitement constaté que les lames brillantes de la houille de Blanzy représentent des écorces épaisses, et l'analyse mécanique d'aucun combustible ne permet de le faire naître, lames par lames, alternativement, par voie de tourbage et par
thèse que la houille provient de végétaux transportés périodiquement à la suite de débâcles occasionnées par les changements de saison, sur le littoral ou dans les bassins des îles. Le moyen et la cause ne sont pas
voie sédimentaire. M. BINNEY, croyant au tourbage, a bien été forcé d'ad-
FORBIGNY (Traité de Paléontologie, p. 344) a imaginé que les oscillations du sol ont fait ravager les côtes par les
mettre que la présence, dans le cannel-coal, de coquilles et d'écailles de poissons, est une preuve qu'il s'est déposé sous l'eau.
schiste et enfin de la houille, ce qui expliquerait leur al-
Opinions que la houille s'est formée par transport. Il est au moins curieux de voir que les opinions qui se sont tout d'abord produites, sur la formation de la houille, soient plus rapprochées de la vérité des faits constatés par nous que celles qui se sont imposées plus récemment avec l'appui des plus grandes autorités. La première idée qui est venue aux géologues, sur l'origine de la houille, est qu'elle est formée d'arbres, branches et feuilles, charriés dans des lacs peu profonds. Il y a plus d'un siècle que SCFIEUCHZER écrivait que la houille est due
à, des végétaux entassés à l'endroit ou non loin de l'en-
ceux-là.
eaux qui ont déposé ensuite, d'abord du grès, puis du ternance.
M. TH. VIRLET a pensé que les couches de houille et de lignite proviennent de radeaux échoués ; c'est aussi l'opinion de Naumann , en ce qui concerne les grandes couches des
bassins limniques, leur puissance irrégulière ne pouvant, suivant lui, se comprendre dans l'hypothèse d' une formation
sur place. Mais si l'on considère qu'il aurait fallu une couche de bois de 8 mètres pour 1 mètre de houille, on
peut d'autant moins s'arrêter à cette supposition que la constitution des grandes couches décrites plus loin écarte l'idée d'une forte réduction d'épaisseur de la matière végétale entassée.
On a expliqué comme suit la formation par radeaux des cours d'eaux amenaient dans des lacs simultanément toutes sortes de détritus minéraux et de débris végétaux Ceux-ci, flottants, formaient une nappe de matières végétales, qui finissait par sombrer ; dans l'intervalle se dépoTome I, 1832.
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