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MÉMOIRE SUR LA FORMATION
breux et que la marche du phénomène a dépendu du degré de décomposition du bois, de la nature et de l'action des substances minérales et des circonstances variées de milieu et de contact où s'est produite la transformation.
Nature du fusain. On a trop séparé le fusain du bois fossile ou du lignite xyloïde, de nombreux intermédiaires relient entre eux les
termes extrêmes de ces deux états du bois, comme du reste chacun d'eux à la houille. Le bois fossile de la houille passe dans quelques parties au fusain. Des plaquettes de fusain isolées passent aussi à la houille en dedans de leur épaisseur. Une houille terne du centre de la Russie offre sur la tranche des traits brillants correspondant à -des parcelles de bois dont la surface seule a l'aspect du fusain, l'intérieur étant transformé en houille.
J'ai déjà dit un mot de deux sortes de fusain , d'un Fusain sec, susceptible de se laisser mouiller, et d'un fusain bitumineux tirant sur la houille. Celui-ci forme, en Haute-
Silésie, de la houille terne, et à Niwka (Pologne russe), du charbon compact formé d'une pâte de bois dans laquelle celui-ci ressort néanmoins par endroits comme du fusain. A Comberigole, à Ronchamp, du fusain tranche peu dans la houille; dans la couche de la Barge, c'est du bois pourri;
dans certain charbon cru, il marque peu sur la tranche. Le fusain est peu minéralisé, et le plus souvent c'est par le carbonate de fer ; à l'inverse du bois, il n'est presque jamais pyriteux. Ce n'est pas seulement le bois qui a pris l'aspect du fusain, l'écorce l'emprunte aussi; M. Dawson a reconnu que c'est l'état ordinaire de l'écorce secondaire des Sigillaires. Des écorces de Cordaltes présentent des divisions de fusain entre les lames de houille concentriques. Dans
DE LA BOUILLE.
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le Boannais, quelques portions d'écorce ont le reflet du fusain, et par le fait, le fusain de l'anthracite m'a paru formé d'écorces subéreuses de Lepidodendron. Dans le lignite, des débris herbacés ont même pris l'ap-
parence du fusain, et il m'a semblé que certains débris
desséchés de tourbe de marais seraient capables d'affecter cet état fossile.
Les bois et tissus, plus desséchés que d'ordinaire, ont forlué le fusain. Aussi m'est-il venu à l'esprit que le fusain proprement dit peut bien n'être que du bois fortement desséché qui, après enfouissement, n'a plus été apte à subir la transformation en houille des autres débris végétaux.
Karsten, en considérant que dans le fusain le carbone varie de 78,09 à 95,74 p. oo, que ce bois fossile contient souvent moins de carbone que des houilles maigres anthraciteuses, et que l'état pulvérulent de son coke signifie que chez lui l'oxygène l'emporte de beaucoup sur l'hydrogène, a exprimé l'idée que le fusain est dû au jeu des mêmes influences que la houille, s'étant exercé sur les mêmes parties qui s'avançaient plus ou moins rapidement vers la carbonisation. Le fait est que le fusain se lie à la houille par toutes sortes de transitions. De quelques analyses faites dans la Ruhr (*), il résulte qu'il est seulement plus riche
en carbone que la houille où il se trouve. J'ai distillé du fusain ordinaire qui m'a donné Io p. Io° de gaz brûlant avec une flamme blanche, et Karsten a obtenu, d'un fusain sans doute plus bitumineux, une forte flamme avec une odeur bitumineuse : que l'on distille le fusain qui , en (*) La houille à gaz de la couche Mathilde de la mine Hannibal renferme c= 85,760, H 5,12 et 0 + Az = 902o, et le fusain contenu : C = 88,662, H -= 4,857 et 0+ Az = 6,481.
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