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MÉMOIRE SUR LA FORMATION
DE LA HOUILLE.
bonique domine dans les gaz qui accompagnent le lignite ; ce géologue ne donne pas l'explication de ce fait. Le lignite xyloïde de Volberberg, brun, sans éclat , avec stries brillantes sur la cassure, est soluble en partie dans
Il n'y a pas filiation entre les combustibles minéraux, en ce sens que les plus avancés auraient passé par l'état des autres.
la potasse, et les fibres restantes sont d'un rouge brun
brillant. Le lignite compact offre dans sa composition chimique, en outre du dopplérite, un élément étranger à la tourbe, une substance plus noire insoluble dans la potasse. C'est cette substance, marquant une phase plus avancée de la conversion, qu'il faudrait étudier.
A la distillation, le lignite dégage de l'acide acétique avec odeur empyreumatique comme le bois, tandis que la houille a une distillation basique ammoniacale. Ces deux combustibles sont donc très différents au point de vue chimique. TOURBE.
La tourbe offre tous les degrés de transformation, depuis la tourbe fibreuse à peine ulmifiée jusqu'à la tourbe compacte à cassure résineuse. Au microscope, la tourbe mousseuse apparaît pointillée de dopplérite, et la tourbe parfaite, comme un mélange de granules plus bruns et plus noirst luisants, e homogènes de clopplérite. La tourbe limoneuse abandonne à la potasse une quan-
tité importante de son poids, qui peut aller à 77 p. loo. On a dit que la tourbe renferme des matières bitumineuses en quantité notable ; c'est une erreur, aucune partie de la tourbe n'étant soluble dans l'alcool ou le sulfure de carbone.
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Cela posé, on dirait que les combustibles minéraux d'âges différents forment une série continue (*) ; aussi a-t-
on répété que les végétaux, en se transformant plus ou moins, ont formé, de la même manière et successivement, tourbe, lignite, houille et anthracite. Cependant M. Gceppert, pour des raisons que je ne connais pas, s'est élevé contre l'idée de Beroldingen , partagée par divers auteurs, entre autres par Karsten, savoir que la houille a été du lignite. Lorsque, par exception, le lignite est parvenu au même degré de transformation que la houille, il est loin d'être
bitumineux comme elle. D'un autre côté, la -houille de Niwka (Pologne), qui se gerce et se ternit à l'air et ne paraît pas plus avancée que le lignite de la Provence, en diffère
considérablement par ses qualités, qui sont celles d'une houille sèche à longue flamme. La distillation ammoniacale de la houille a été considé-
rée assez justement comme une preuve que les éléments C,H,Az et 0 sont provenus de matières végétales assez différentes de celles d'où sont nés le lignite et surtout la tourbe. Il est bien croyable, en effet, que celle qui se préparait dans les marécages houillers avec les plantes que nous connaissons différait notablement des détritus d'herbes qui ont principalement formé le lignite ordinaire. Nous verrons dans un instant que les combustibles anciens les plus avancés n'ont même pas nécessairement passé par les moins avancés, dans le progrès de la conversion. (*) Le stipite du lias autrichien est une houille par ses qualités;
le lignite du crétacé est parfait, noir; le lignite du miocène est brun, et celui plus récent a encore la structure du bois.