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EXAMEN DE LA FLORE FOSSILE
tant de la discordance entre la flore houillère de notre pays et celle de la région australienne ne sont point demeurées insurmontables et qu'après les longues discussions auxquelles ce défaut d'uniformité a donné lieu, géologues et paléon-
tologistes ont fini par se mettre d'accord sur la question, si controversée d'abord, de l'âge des charbons d'Australie. Il faut retenir de là cette conclusion, que les assimilations à de grandes distances, par les caractères paléontologiques
comme par les caractères lithologiques, ne doivent être faites qu'avec réserve et veulent être étayées sur des preuves bien positives ; surtout on ne doit accepter qu'à titre essentiellement provisoire et sous bénéfice d'inventaire les rap-
prochements fondés seulement sur l'identité des formes génériques.
On voit en effet que les inductions tirées- de la présence dans le terrain jurassique d'Europe du genre Phyllotheca, et de l'analogie des Glossopteris avec les Sagenopteris, avait conduit, tout à fait à tort, à assimiler à ce terrain les couches de Newcastle, qui sont bien décidément paléozoïques. Il ne
faut pas perdre de vue que les preuves de ce genre sont essentiellement d'ordre négatif; c'est ainsi, pour ne citer qu'un exemple, que le genre Gingko était considéré, il y a bien peu de temps encore, comme indiquant nécessairement au moins l'époque secondaire, puisqu'il n'avait jamais été
rencontré au-dessous des couches jurassiques ou tout au plus infraliasiques ; or il vient d'être reconnu par M. de Saporta dans le terrain permien de Russie (*) , et peut-être faut-il aussi lui attribuer les Saporta permiens de Virginie (**). J'en pourrais dire autant du genre Sphenozamites, qui passait pour exclusivement oolithique jusqu'à sa dé(*) Salisburia printigenia. Sa,porta, Comptes-rendus de l'Aca-
DES COUCHES DE CHARBON DU TONGKING.
couverte récente dans les couches inférieures du permien d'Autun (*). Les garanties ne sont pas, du reste, beaucoup plus grandes
avec les fossiles animaux, et la répartition de ceux-ci n'est pas non plus absolument uniforme. J'entends parler même des fossiles marins, car pour les animaux terrestres ou d'eau douce il n'est pas besoin de faire observer que certaines formes ont pu être cantonnées dans certaines régions tout aussi bien que les formes végétales; mais, en ce qui concerne les animaux marins, on peut remarquer notamment
que, dans toute la série carbonifère d'Australie, et bien qu'elle ne paraisse pas présenter de lacune, on n'a rencon-
tré, même dans les couches les plus élevées, aucun des types habituels du terrain permien. D'un autre côté, les types génériques ne sont pas plu-s caractéristiques que dans le règne végétal et ne peuvent pas davantage suffire pour la détermination de l'âge. On sait que la faune terrestre actuellement vivante sur le continent australien comprend un grand nombre de formes étroitement alliées à celles qu'on rencontre chez nous à l'état fossile dans l'éocène inférieur. Quant à la faune marine, M. Waagen a signalé dans l'Inde, dans les couches carbonifères des Sait Ranges, caractérisées par une série d'espèces franchement carbonifères (notamment des genres Productus et Athyris) avec une espèce permienne (Strophalosia Ifforrisiana), l'association de trois genres de Cépha-
lopodes qu'on n'est pas habitué à rencontrer réunis, les genres Ammonites, Ceratites et Goniatites (") ; un autre exemple d'anomalie est fourni par les Ammonikis groupe des macrocephali (Stephanoceras), qui dominent dans Pinde au sommet de l'étage de Chari et à la base de celui de Katrol, à un niveau qui paraît, par l'ensemble de
démie des sciences, t. XCIV (1882), p. 922.
(") Fontaine and White, Permian or upper carboniferous Flora of West Virginia and S. W. Pennsylvania, p. 99.
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(*) B. Renault, Note sur les Snlienozamites. Memoirs of the Geol. Survey of India, t. IX, p. 351.