Annales des Mines (1883, série 8, volume 3) [Image 82]

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DANS LA PROVINCE DE MINAS-GER AES.

L'INDUSTRIE MINÉRALE

La totalité du minerai extrait en 1880 a été de 65.681t tonnes métriques en 5io jours de travail, soit plus de 20ø tonnes par jour. Ce seul chiffre, si l'on tient compte de la profondeur de la mine, suffit à montrer qu'il s'agit là d'une entreprise considérable, d'autant plus qu'il ne faut pas perdre de vue la difficulté qu'il y a à réunir, dans un pays où les transports sont ce que j'ai eu déjà occasion de dire, le matériel indis-

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ne présentent, en général, rien de bien spécial, et ne sont, en somme, que la reproduction du matériel courant dans l'exploitation des mines, matériel trop connu pour qu'il vaille la peine de s'attarder à une description de détail.

même y est aux prix exagérés que l'on a vus, et encore dès qu'il s'agit d'en faire un objet un peu difficile à fabriquer,

J'ajouterai toutefois que, malgré les difficultés que j'ai signalées, et quelle que soit du reste la valeur absolue des méthodes adoptées, l'ensemble est remarquablement exécuté et entretenu, sous la direction d'un état-major européen considérable, et, à ce titre encore, les résultats obtenus méritent de fixer notre attention. Le minerai sortant de la mine, pauvre, est enrichi par préparation mécanique, l'or en est ensuite extrait par amalgamation, les deux traitements mécanique et métallurgique étant intimement liés et présentant la série d'opéra-

il faut le faire travailler par des ouvriers européens. Le

tions suivantes.

bois seul, et du bois de qualité excellente, abonde. Les diffi-

Le minerai est soumis tout d'abord à un cassage et à un triage ; la partie utile est envoyée aux bocards et ensuite s'écoule sur des tables dormantes. Il se dépose sur ces tables une matière enrichie qui va directement à l'amalgamation.

pensable

à une pareille exploitation.

Morro-Velho, en

somme, est aujourd'hui encore à 15o kilomètres de distance de la tête de ligne du chemin de fer le plus voisin (E. F. D. Pedro II) ; il y a cinq ans, la distance était double : on ne trouve pas de fonte dans le pays ; le fer lui-

cultés sont donc sérieuses, et il est dès maintenant facile de prévoir que les dépenses sont, comme je le montrerai ultérieurement, considérables. Ces difficultés sont justement celles contre lesquelles lutterait toute autre compagnie qui tenterait une exploitation analogue ; peut-être même, vu la grande profondeur des travaux et vu l'extension rapide des chemins de fer, ces difficultés sont-elles à Morro-Velho plus grandes qu'elles ne le seraient ailleurs. Pour ces motifs, je pense qu'il sera intéressant d'étudier avec quelque soin les conditions de la production de l'or à Morro-Velho.

Il s'en échappe du sable appauvri, qui est réduit en poudre plus fine sous des arrastras et donne, sur de nouvelles tables

i° un peu de sable riche à amalgamer;

20 beaucoup de sable fin pauvre.

De ce dernier, la plus grande partie est enlevée à l'état de boue par le courant d'eau et perdue ; une partie cependant se dépose à la sortie des appareils et est conservée,

pour être retraitée quand on aura trouvé un procédé pratique pour extraire le peu d'or qu'elle contient.

Dans ce travail, je m'attacherai surtout à l'étude des procédés de traitement du minerai ; c'est là, en fait, la partie la plus intéressante, puisqu'il s'agit d'un minerai d'une nature spéciale, quoique commun dans le pays.

tonneaux ; l'amalgamation terminée, la matière s'écoule

Quant aux appareils employés, je me contenterai, comme je l'ai fait jusqu'ici, de les désigner par leur nom, sans autre description, à moins de particularité notable ; en effet, ils

dans des caisses disposées de façon à produire la dissolution de l'amalgame dans une certaine quantité de mercure; puis ce qui s'échappe passe sur des tables dormantes. Le

Le sable enrichi, bon à traiter, est amalgamé dans des

Tome III, 1883.