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496 BULLETIN. ges a été l'une des principales causes de la formation successive de lits de charbons alternativement mats et brillants. En temps les débris végétaux tombés sur le sol pouvaient être mine par les eaux des régions émergées avoisinantes et venir se amenés déposer sur certains points de ces bassins pour y former des couches
houille de la nature du cannel-coal et du boghead; il en allait de même pour une partie des détritus végétaux plus ou moins dé. composés fournis par la végétation qui peuplait ces marécages eux-mêmes, et entraînés par les eaux vers des parties plus
cln
pro. fondes. A une période de calme plus ou moins longue, correspondant à la
formation d'une couche de houille, succédait une période d'envahissement par les eaux, correspondant au dépôt d'un système couches stériles sableuses ou argileuses ; les conditions topogra-de phiques étaient modifiées, mais il restait habituellement à la surface du sol des dépressions correspondant aux anciennes ou peu éloignées d'elles, clans lesquelles s'amassaient des eaux et qui ne tardaient pas à se transformer en marécagesstagnantes, et à être envahies de nouveau par la végétation : une nouvelle couche de houille s'y formait, recouverte plus tard, lors d'une autre inonda. tion, par de nouvelles couches stériles, auxquelles pouvaient succéder encore d'autres couches de combustibles si les circons tances nécessaires à leur formation venaient à se réaliser comme par le passé. On peut remarquer que cette théorie n'exige nullement l'hype. thèse, un peu gratuite, des affaissements successifs du sol, qu'ont
souvent mise en avant pour expliquer la formation du terrain houiller. Il suffit de considérer ces bassins comme remplis peul peu, et n'ayant été occupés pendant chaque période que par une épaisseur d'eau assez faible, mais dont le niveau se modifiait suc-
cessivement, chaque marécage se reformant un peu plus haut que le précédent, par suite des barrages et des dépôts formés par les eaux chargées de matériaux d'alluvionDans un grand nombre de bassins, les couches houillères reposent, en stratification discordante, sur des terrains beaucoup plus anciens, et rien n'indique que la mer ait joué un rôle dans leur formation ; mais sur quelques points on trouve entre les couches de charbon des bancs stériles renfermant des coquilles marines, Ou bien on voit les couches de combustible apparaître dès l'épu. que infrahouillère, dans l'étage du culm, alternant avec des dépôts franchement marins. Ces faits ne sont nullement en opposition avec l'hypothèse in
BULLETIN.
497 vient d'être développée, car il suffit, pour expliquer l'intercalation de bancs à fossiles marins entre les couches charbonneuses, d'admettre que celles-ci se sont formées dans des dépressions immédiatement voisines de la côte, qu'envahissaient de temps à autre les flots de la mer.
Quant aux couches de charbon infrahouillères intercalées dans des formations marines, on peut les comparer à certains dépôts crétacés ou tertiaires, évidemment formés au fond de baies dont les eaux douces qui y arrivaient ont dû peu à peu atténuer ou faire disparaître la salure : il suffit de rappeler ce qui a été dit plus haut des pechkohle
de Hring, qu'on peut regarder comme
déposés au fond d'un golfe à demi-saumâtre en partie transformé en marécages et dans lequel s'accumulaient à la fois les débris fournis sur place par la végétation qui peuplait ces marécages, et ceux que les eaux amenaient des collines boisées environnantes. Un exemple plus net encore est fourni par les pecnkoltle de la Bavière méridionale, dont il a été également question à propos des combustibles tertiaires : ces couches de peclikohle, au nombre de plus de vingt sur certains points, forment, avec les couches de marnes, de grès et de conglomérats, d'origine saumâtre, avec lesquelles elles alternent, un système intercalé entre la molasse marine inférieure et la molasse marine miocène. On observe souvent entre elles, ainsi qu'il a été dit, des bancs de calcaire bitumineux, renfermant comme les couches de lignite elles-mêmes, des coquilles terrestres et d'eau douce. Au toit des couches de pechkohle on trouve des empreintes à la fois de feuilles d'arbres dicotylédones, chênes , ormes, figuiers, et de feuilles de plantes aquatiques ou marécageuses, comme les Nelumbium. Cette formation s'explique facilement en imaginant un bassin creusé au pied des Alpes, communiquant d'abord librement avec la mer, et séparé ensuite de celle-ci par une barre à l'époque aquitanienne.
L'eau en est peu à peu devenue douce ou tout au moins saumâtre; en même temps les rives plates et les parties les moins profondes de cette lagune se sont transformées en marécages, occupés par une riche végétation qui a donné lieu sur place à des dépôts de combustibles : l'existence de nombreuses racines en
place au mur des couches de charbon, les intercalations de calcaire bitumineux analogues sous tous les rapports à celles que des sources calcaires forment dans certaines tourbières, indiquent en
effet positivement une formation autochtone. De temps à autre des invasions de la mer amenaient, sur les dépôts déjà formés, des boues, des sables, des graviers, avec les coquilles d'eau saumâtre