Annales des Mines (1883, série 8, volume 4) [Image 309]

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NOTE SUR LE BASSIN HOUILLER DE TETE.

NOTE SUR LE BASSIN HOUILLER DE TETE.

reconnu plus de 4o kilomètres à partir des terrains primitifs qui en forment la limite nord-est, sans que rien indiquât que j'approchais de la limite opposée. Les recherches géologiques offrent malheureusement, dans de telles régions, des difficultés considérables : absence de routes, souvent même de sentiers ; soleil brûlant rendant les marches extrêmement pénibles ; sol couvert d'une épaisse couche d'humus et d'une végétation luxuriante qui masquent l'affleurement des terrains, de sorte qu'on ne peut apercevoir la roche à nu que sur les berges ravinées des torrents; enfin, il n'existe, bien entendu, aucune carte détaillée de la région ; celles qui accompagnent la présente note ont été le \'ées par moi à la boussole, par

noirs, gris foncé ou jaunâtres ; quelques-uns sont parsemés de veinules de houille. J'y ai trouvé la flore caractéristique de la formation houillère : des Calamites, des Annularia, plusieurs variétés de Fougères, des Sigillaires, des Cordaïtes, etc. (*).

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cheminement. Description du bassin compris entre le Rovug o , le Moatise La contrée qui s'étend entre le Rovugo au et le Muarase. nord, le Zambèze à l'ouest, le Muarase au sud, et les terrains

primitifs à l'est (fig. 1, Pl. XIX), occupe une superficie de 55o kilomètres carrés. C'est une plaine parsemée de monticules à pentes douces, dont la hauteur excède rarement 20 OU 25 mètres. Au nord, en face de Chingoso et sur la rive gauche du Rovugo, surgit une montagne plus élevée, formée de porphyres amphiboliques dans lesquels les cristaux de feldspath atteignent souvent d'énormes dimensions. L'altitude absolue de cette montagne est de 280 mètres. Une montagne de même nature, mais bien moins élevée, se rencontre à l'est, sur les bords du ruisseau l'Inhamtoto. Le terrain houiller occupe toute cette étendue. 11 est, comme partout, composé de grès, de schistes et de couches

de houille. Les grès sont blancs, bleuâtres, quelquefois, mais rarement, un peu jaunes ; leur texture, leur composition sont analogues à celles des grès houillers de la Loire ou de l'Aveyron. Il en est de même des schistes, qui sont

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J'ai remarqué un schiste franchement jaune que j'ai trouvé à i ou 2 mètres au toit d'une couche de charbon : il contient une assez forte proportion de chlorure de sodium. Les indigènes, pour qui le sel marin est une denrée rare et

précieuse, exploitent ce schiste en plusieurs endroits; après l'avoir grossièrement pilé, ils le mettent dans des

vases en terre à fond percé de petits trous, et versent dessus de l'eau qu'ils recueillent et dont ils extraient le sel par évaporation.

Qualité de la houille. La houille, qui forme dans ce bassin des couches de puissance très variable, depuis 30 à 40 centimètres jusqu'à 12 et 14 m'êtres, appartient à la catégorie des houilles demi-grasses à longue flamme ; elle donne au creuset 22 à 25 p. ioo de matières volatiles et un coke assez bien fondu, mais peu dense. Elle brûle avec une flamme claire et longue, qui la rendrait propre au chauffage des chaudières tubulaires. Elle est assez collante pour être employée à la petite forge. L'absence, ou la

rareté des pyrites dans ce combustible, rend les cendres très blanches. Malheureusement ces cendres sont très abondantes, et les différentes incinérations que nous avons

faites nous en ont constamment donné 12 à 15 et jus-

qu'à 18 p. ioo. Les assises du terrain houiller sont ordinairement peu inclinées ; les pentes de 10 à 120 sont les plus ordinaires ; ces angles ne sont dépassés qu'au contact des diorites, qui (*) Voir plus loin, p. 594, la note de M. Zeiller sur cette flore.