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RAPPORT DE LA SOUS-COMMISSION.
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EAU SURCHAUFFÉE.
événements de cette espèce, et qui s'explique de luimême, sans qu'il soit possible d'y voir aucun argument en faveur de l'hypothèse de la surchauffe.
Il y a lieu de reconnaître d'ailleurs que, d'année en année, on sait mieux discerner les causes des accidents de chaudières, et que la classe des causes inconnues ou
indéterminées se restreint de plus en plus, au fur et à mesure que les méthodes d'investigation deviennent plus parfaites, et les procédés d'information plus complets c'est le progrès naturel des connaissances, 'qui fait chaque jour reculer le domaine de l'inconnu. Il n'en a pas toujours été ainsi ; à l'époque où l'étude des appareils à vapeur était moins avancée, les accidents de chaudière, avec leur cortège de victimes et de désas-
tres, offraient souvent quelque chose de terrible et de mystérieux, qui frappait vivement les imaginations ; il n'est pas fort étonnant que l'on ait eu souvent recours, pour les expliquer, à des hypothèses bizarres ; on a fait inter-
venir l'état sphéroïdal, les mélanges détonants, l'électricité, etc., en se fondant sur des analogies plus ou moins lointaines avec des phénomènes constatés dans des expériences de physique ; et, acceptant d'emblée ces hypo-
thèses comme démontrées, on a proposé parfois des remèdes plus extraordinaires encore que ces hypothèses elles-mêmes: pour rendre les explosions impossibles, on a été jusqu'à hérisser les parois des chaudières de pointes de paratonnerre! ! Hâtons-nous de dire que la Sous-Commission n'a eu garde dé ranger dans cette catégorie d'inventions déraisonnables la théorie de l'eau surchauffée et les procédés proposés pour en combattre les effets. On verra, au contraire, par la suite de ce rapport, avec quelle considération ont été examinés les travaux de M. Trève..
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d'abord à prendre connaissance des travaux des physiciens qui se sont occupés de la surchauffe des liquides. Les recherches sur cette matière sont déjà anciennes, et d'illustres physiciens s'y sont livrés : de Luc, Gay-Lussac, Magnus et d'autres encore ont exécuté sur ce sujet des expériences fort intéressantes ; plus tard, MM. Donny,
Dufour (de Lausanne), Krebs réussirent à maintenir les liquides. volatils à l'état de surchauffe, à des températures fort élevées au-dessus de leur point d'ébullition. Ainsi, dans des vases vides d'air, on put faire chauffer l'eau jusqu'à 1500 et même 200°, sans la faire bouillir. Sous la pression atmosphérique, M. Dufour, en opérant sur des gouttelettes 'd'eau mises en suspension dans un bain d'huile convenable, a ré,ussi à porter ce bain à la température de 1780 sans provoquer l'ébullition. Le sulfure de carbone, à la pression atmosphérique, bout à 46°,5. M. G-ernez le chauffe jusqu'à 150° sans le faire bouillir'; or, à cette température, la tension de la vapeur saturée du sulfure de carbone est de 11,7 atmosphères.
Quand, par une circonstance quelconque, cet état de tension pa:rticulier, qui constitue la surchauffe, vient à être rompu, l'ébullition se produit ; si l'excitation est locale, la vaporisation l'est également, et se fait d'une manière régulière ; si, au contraire, l'excitation se fait à la fois en un grand nombre de points de la masse liquide, l'ébullition est.brusque, accompagnée de projections,-et, en quelques instants, tout le liquide est ramené à la température normale de vaporisation. De tous les physiciens qui ont étudié la surchauffe, E. Désiré Gernez est peut-être celui qui l'a traitée avec le plus de solidité. et de précision. Avec une obligeance parfaite, dont nous tenons à le re-
mercier, M. Gernez a bien voulu reproduire devant la Sous-Commission quelques-unes de ses intéressantes ex-
Travaux des physiciens. La Sous-Commission a tenu