Annales des Mines (1884, série 8, volume 5) [Image 158]

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ÉTUDE SUR LES ÉRUPTIONS DU HARTZ.

Ces roches sont généralement schisteuses, pourtant elles sont parfois assez compactes pour qu'on puisse les ex-

ploiter dans certaines localités pour les constructions. L'église d'Elbingerode est construite en schalstein. Le plus souvent la pâte verte n'est pas très homogène, et présente certaines plages bleuâtre d'étendue variable, qui se réduisent parfois à de simples taches. Le développe. ment croissant de cette tendance à la séparation des divers éléments conduit à une roche amygdaloïde, nommée Mandelstein et qui est extrêmement fréquente. Il est

très rare de rencontrer une formation de schalstein ne contenant pas quelques lits de ces roches amygdaloïdes. Les amygdales sont généralement remplies par des terres vertes un peu plus claires que le reste de la masse, mais possédant néanmoins une composition chimique peu différente. Parfois aussi, mais beaucoup plus rarement, les amygdales sont remplies par de la calcite cristallisée, et la roche dont la pâte est alors plus compacte, prend Paspect d'une véritable spilite. Au-dessus des schalsteins et des mandelsteins'arrivent les diabases proprement dites dont les roches précédentes doivent être considérées comme les tufs. Mais souvent

les diabases manquent, et l'aspect tufacé règne de la

base au sommet de la formation. Le schalstein passe à la diabase par une roche porphyroïde à pâte encore diamorphique et à grands cristaux de labrador vert d'eau. Cette roche dont j'ai rapporté un très grand échantillon est très abondante dans le Mühlenthal entre Elbingerode et Rübeland. On peut la considérer comme le terme extrême d'un rnandelstein où le remplissage des amygdales serait fait par du labrador. La pâte est d'un violet rougeâtre très uniforme ; on n'y aperçoit aucun débris roulé de calcaire ni de schalstein. Les cristaux de labrador, qui ont jusqu'à 3 et 4 centimètres de longueur, ont une section rectangulaire très nette. Leur

D'ARASES.

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couleur est toujours verte, le plus souvent assez claire. Nous arrivons enfin à la véritable diabase, dont la pâte n'est plus diamorphique, mais compacte ou plutôt microcristalline. Cette diabase est un mélaphyre feldspathique au sens rigoureux du mot. On peut voir sur l'échantillon que j'ai rapporté le facies de cette roche, et constater que c'est réellement le facies du porphyre vert antique. Dans une pâte d'un vert sombre, complètement aphanitique, mais que le microscope résout en labrador et en pyroxène,

nagent de grands cristaux de labrador, à Section rectangulaire ou carrée, d'un blanc légèrement teinté de vert. Le fait de l'apparition à l'époque dévonienne de ces mélaphyres considérés habituellement comme permiens ou triasiques, est des plus intéressants pour la géologie générale. Un grand nombre de roches regardées jusqu'à ce jour comme postérieures à l'époque houillère appartiennent peut être à des âges beaucoup plus reculés. Quant au fait lui-même, il est indéniable, car il y a un passage graduel et insensible du schalstein vert, schistoïde, à la roche encore diamorphique, à pâte violette et à grands cristaux de labrador, et de celle-ci au mélaphyre. J'ai pu

observer ce curieux phénomène sur le flanc droit du Mühlenthal, vis-à-vis de l'embouchure du petit ruisseau de Suffer.

Mais il arrive souvent que les tufs diabasiques ne reposent pas directement, immédiatement, sur le calcaire à stringocéphales, et qu'ils en sont séparés par un véritable lit de porphyre. Ce porphyre, un des plus curieux du Hartz, a reçu de M. Lossen, en raison de sa composition minéralogique, le nom de porphyre albitifère (albitpor.

phyr); nous l'étudierons au chapitre suivant. Qu'il me suffise pour le moment de dire que ce porphyre passe en certains points à une roche feldspathique extrêmement

pyritifère, dont la décomposition à l'air a donné lieu à une troisième catégorie de minerais de fer, d'ailleurs peu