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NOTES D'UN VOYAGE
gradins sont rangés de chaque côté à coups de mines, d'une manière tout à fait analogue à celle que nous avons indiquée pour les ardoisières de Bangor et de Llanberis. Ce travail se fait rarement avec toute la régularité désirable ; les ouvriers dans des situations dangereuses vont
souvent au plus pressé et ne respectent que fort imparfaitement la direction générale de la foncée. On recommence alors une nouvelle foncée, de sorte que théoriquement l'ardoisière se présente comme l'indique la fig. 3,
pl. XIV, je dis théoriquement, parce que dans la pratique les bancs sont loin d'avoir cette régularité à cause de l'imperfection signalée plus haut dans l'abatage et de l'encombrement par les débris, provenant de chutes de la surface insuffisamment aménagée, ou de déchets du travail des ouvriers. En général à Nantlle le rocher offre très peu de délits naturels facilitant l'abatage ; aussi, dans quelques ardoisières, emploie-t-on la perforatrice Dixon , faisant des trous de 70 millimètres, que l'on charge de 7 à 10 kilogrammes de poudre, de manière à obtenir une division
grossière du rocher, qu'on exploite ensuite en blocs de dimensions ordinaires. L'enlèvement des matières utiles et des débris assez considérables, provenant du travail au rocher, se fait au moyen de machines à vapeur d'environ 25 chevaux installées d'une façon rudimentaire, ou de roues hydrauliques, lorsque l'exploitation est en fond de vallée.
Nous retrouvons à Nantlle l'extraction au moyen du billon de conduite, qui ne diffère du mode usité à Angers,
que par le système de cagorne ou poulie guide, représentée fig. 4, pl. XIV. Elle consiste en une poulie à gorge reliée en a à la chaine d'extraction, laquelle passe sur une poulie mobile P qui soutient la caisse d'extraction, et de là, sur une nouvelle poulie y reliée à la poulieguide par un triangle rsolide otA. y. Il est évident que,
AUX ARDOISIÉRES DU PAYS DE GALLES.
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lorsqu'en roulant sur le câble-guide la poulie vient buter contre un arrêt, la caisse d'extraction descend à l'aplomb
de cet arrêt, ce qui en certains cas présente quelques avantages compensés d'ailleurs par de multiples inconvénients; parmi ces derniers, les plus saillants sont l'usure qu'occasionne l'enroulement excessif sur des poulies qui ne peuvent être d'un grand diamètre (0m,50 maximum) et l'obligation de marcher lentement, sous peine d'amener de fréquentes ruptures de chaînes. La caisse d'extrac-
tion consiste en un wagonnet en tôle plus petit que les bassicots d'Angers (*); aux quatre angles sont fixés des anneaux dans lesquels on engage les crochets de la chaîne d'extraction. A.son arrivée à la surface, l'axe de la poulie a est saisi automatiquement par deux crochets, de sorte qu'en renversant le mouvement du moteur, le wagon descend à l'aplomb sur la plate-forme mobile, que les receveurs font avancer au moyen d'un petit treuil. Ces wagonnets ne sont fermés que sur trois côtés, et bien que le chargement en soit fait avec un grand soin, leur circulation au-dessus de la tête des ouvriers n'en constitue pas moins un danger permanent sérieux. Au sortir de la plate-forme, les wagonnets sont enga-
gés sur la voie et remorqués, soit par chevaux, soit par petites locomotives, aux ateliers de fenderie. Les chevalements sont parfois à quatre molettes, mais le plus souvent à deux ; quant au nombre des chevalements desservant une même carrière, il est fort variable, certaines ardoisières, notamment la Salsparn guarry, en ont jusqu'à cinq, habituellement il n'en existe que deux.
L'eau est peu abondante dans les carrières de Nantlle, (*) Le bassicot est une caisse rectangulaire ayant 1in,50; largeur, r,10, hauteur, 0',65.
longueur,