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ÉTUDE SUR LE TERRAIN GLACIAIRE
DES PYRÉNÉES-ORIENTALE S .
port ou col de Puymorens (1.931 mètres d'altitude'l. Ce terrain, qui n'est pas très épais, se trouve, au point de vue de la composition, fort analogue aux moraines de la vallée de la Têt. On est, à bon droit, étonné de trouver dans cette situation une multitude de blocs de granite, alors que les pentes des montagnes qui séparent le col sont en schiste ardoisier de part et d'autre. On est surtout étonné de trouver de ces blocs isolés, à
vallée de Carol et l'existence, dans cette vallée, de
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une grande hauteur, sur la montagne qui en forme le versant oriental. Les montagnes granitiques les plus voisines sont, d'une
roches moutonnées alors que celles de la vallée de Font-
Vive sont à arêtes vives et ne présentent aucune des traces de l'action glaciaire ; c'est ce qui démontre que cette action n'a pas eu pour origine les montagnes granitiques qui se rattachent au massif de Carlitte. On pourrait multiplier ces exemples ; nous avons cru devoir nous borner à signaler les deux plus remarquables du département. Nous pouvons encore donner une autre preuve, indirecte celle-là, de l'existence d'anciens glaciers ; nous la
part, les sommets élevés du massif d'où descend la
tirons de la présence de fragments très nombreux de
rivière de l'Ariège, sur les limites de l'Andorre et situés au sud-ouest par rapport au col de Puymorens ; de l'autre, la crête du versant gauche de la vallée de Font-Vive qui,
minerai de fer dans toutes les moraines de la vallée de la Têt.
réunie à Porté au petit 'ruisseau qui descend du col, forme la rivière de Carol : cette rivière se jette dans la Sègre en aval de Puycerda, sur la frontière espagnole. Les blocs granitiques descendus de cette dernière crête n'ont pu descendre que dans la vallée de Font-Vive à un niveau inférieur de quelques centaines de mètres à celui du col. Ceux que la pesanteur ou les eaux auraient fait descendre de l'autre massif granitique ne pouvaient également arriver qu'à un niveau inférieur au col en suivant les pentes (voir la carte). On imaginerait difficilement une terrasse d'alluvion à une altitude de plus de 1.900 mètres et à un col! La seule hypothèse admissible est donc celle qui attribue la présence des blocs de granite en ce lieu, au transport par les glaces ; et ils paraissent provenir du massif montagneux qui domine les sources de l'Ariège, car il est impossible que les glaces aient traversé la vallée si profonde de Font-Vive. Il existe d'ailleurs une particularité remarquable qui confirme cette opinion, c'est le polissage des roches de la
Les gîtes de minerais de fer, dans cette région, forment des bandes dirigées sensiblement E.-0. et sont situés dans le terrain de transition, à quelques kilomètres au sud de la vallée. Les collines morainiques recouvrent toute une partie du terrain de transition en commençant peu au nord des gîtes de fer, de telle sorte que le terrain de transition se trouve, actuellement, dans une
situation intermédiaire entre elles et les roches granitoïdes dont elles sont principalement formées. Ces masses d'éboulis, entraînés par les glaces, ont raboté en quelque
sorte le schiste de transition ainsi que les affleurements des gîtes de fer, dont les débris se trouvent mêlés aux fragments de granite et de gneiss, mais en moindre quantité, naturellement.
Ce qu'il y a de curieux, en outre, c'est que les gîtes les plus élevés se trouvent sur le versant droit de la vallée de Nyer et qu'aucune moraine ne se trouve en amont
de ce point dans la vallée de la Têt. Il serait donc absolument impossible d'expliquer la présence de nombreux blocs de minerai de fer dans l'intérieur de ce que nous appelons des moraines, si elles étaient le résultat d'un dépôt d'alluvions de la Têt.