Annales des Mines (1887, série 8, volume 11) [Image 69]

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NOTE SUR L'ÉTAT ACTUEL DE LA MINE

ET DE L'USINE D'ALMADEN (ESPAGNE).

autrefois au moyen d'une série de foncées rapprochées, reliées par des gradins ; aujourd'hui il se fait plus simple-

mines métalliques placées dans des conditions ordinaires de salubrité, il convient de tenir compte de cette situation et de se rappeler que la main-d'oeuvre dans la mine d'Al-

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ment par des gradins renversés partant de cheminées 40 mètres l'une de l'autre. C'est, comme l'on sait, l'emploi de la maçonnerie appareillée pour le soutènement qui constitue la caractéristique de la méthode d'Almaden. Mais, contrairement à une opinion fort répandue, l'exécution de cette maçonnerie n'entre que pour une part relativement faible dans le

espacées de

total du prix de revient. Celui-ci est incontestablement fort élevé : on verra par les chiffres que nous donnerons tout à l'heure qu'il est de 60 francs environ par tonne de mi-

nerai, si l'on répartit les frais généraux, dans une juste proportion, entre la mine et l'usine. Or, dans ce prix, le soutènement figure pour moins de 10 francs, dont moitié à peine pour le muraillement, qui coûte moins cher que le boisage provisoire. Ce qui fait en réalité l'élévation du

prix de revient, c'est avant tout, plus encore que la dureté du minerai, l'insalubrité extrême de la mine. Quoique Fanage y soit excellent, le piqueur, payé de 4 à 5 francs par jour, ne peut y travailler effectivement que 4 heures ou 4 h. 1/2; dans cette journée réduite, mais payée comme une journée complète, il excave en moyenne de 80 à 90 dé-

cimètres cubes de minerai : aussi l'abatage proprement dit du minerai revient-il à 50 francs environ le mètre cube ou à plus de 15 francs la tonne_ Et encore l'ouvrier, travaillant ainsi de 4 heures à 4 h. 1/2 par journée, ne peut-il, sans compromettre très rapidement sa santé, faire plus de 7 ou 8 journées dans le mois. Il en est de même pour les

rouleurs, les surveillants, etc. : d'où la nécessité d'entretenir un personnel en apparence hors de toute proportion avec la production et une très forte augmentation des frais généraux et des frais permanents (pensions, secours, etc.). Si l'on veut comparer, au point de vue technique, le prix de revient d'Almaden à celui d'autres

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maden est au moins deux fois plus chère que dans la plupart des autres mines. La journée de 10 heures y reviendrait en réalité à 10 francs à peu près. Le minerai, au sortir de la mine, est amené à un atelier de préparation mécanique ou plutôt de classification où il subit un classement par grosseur, puis un triage à la main par qualité. Les gros vont aux fours à aludels, ainsi qu'une partie des menus ; la majeure partie de ceux-ci est aujourd'hui traitée dans deux fours Livermore, qui ont été mis à feu à la fin de 1885. L'ancien four à aludels est trop connu pour qu'il y ait intérêt à le décrire à nouveau ; nous rappellerons seulement que la cuve y a 2 mètres de diamètre sur 6m,50 hauteur totale ; que la charge y est de 10 à 12 tonnes par opération et la durée de l'opération de trois jours ; chaque four a 12 files de 48 aludels. Jusqu'en ces dernières années, le combustible employé était le bois. Deux modifi-

cations ont été récemment introduites, l'une générale, l'autre concernant quelques fours seulement. On a renoncé au chauffage au bois pour adopter la houille comme seul combustible : il a suffit pour cela de disposer une

grille dans le foyer. Tandis que l'on consommait autrefois, pendant les dix à douze heures de la période de feu, 2.500 kilogrammes environ de bois et de broussailles, la consommation actuelle de houille est de 700 kilogrammes par opération. Au prix de 25 francs la tonne; on dépense donc, en combustible, de 24 à 25 francs par opération ; c'est à peu près ce que l'on payait autrefois pour le bois.

Mais, si la houille ne procure aucune économie importante, elle a l'avantage d'être moins encombrante et plus facile à approvisionner et à brûler ; la marche de l'opération a gagné en régularité depuis qu'elle a remplacé le