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SITUATION DE L'INDUSTRIE HOUILLÈRE
suivant donne la mesure des progrès qu'ils ont su faire Entrées à Hambourg. 1880 1881 1882 1883 1881 1885 1886
Houille d'Angleterre.
Houille de la Ruhr.
1.025.550 tonnes.
338.910 tonnes.
1.001.118 1.013.331 1.050.000 1.025.500 1.138.700 1.233.000
452.650 475.890 513.120 518.730 536.510 518.930
Pour la première fois, en 1885, l'importation anglaise a subi un accroissement notable, et l'arrivage de la Ruhr une diminution qui s'est d'ailleurs continuée en 1886. La cause en est à chercher dans l'abaissement du prix de vente du charbon anglais, et surtout dans la diminution du fret maritime. Celui-ci était, en effet, compté, à la fin de 1885, entre la côte orientale de l'Angleterre et les ports de. l'Elbe, à raison de 5 francs pour l'aller (houille) et de 2,50 pour le retour (articles agricoles).
Dans ces conditions, les exploitants de la Ruhr, qui avaient déjà fait aux consommateurs toutes les concessions possibles, n'avaient plus qu'à se retirer et à abandonner la place aux Anglais, ou à tenter d'obtenir une réduction du tarif des chemins de fer. La Société «
pour les intérêts miniers de l'arrondissement de Dortmund » (Verein für die bergbaulichen Interessen im Ober-
bergamtsbezirk Dortmund) adressa une pétition au ministre des travaux publics et au prince de Bismarck, pour
appeler leur attention sur la gravité de la situation et solliciter une diminution de tarif entre le bassin minier de Westphalie et les ports allemands de la mer du Nord.
La position devenait de plus en plus difficile. Le bruit se répandait que la compagnie de bateaux à vapeur du
DANS LE BASSIN DE LA RUHR.
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Norddeutscher Lloyd à Brême, qui, depuis vingt-cinq ans, ne consommait que du charbon de la Ruhr, songeait à le remplacer par de la houille anglaise. Même danger menaçait du côté des compagnies de Hambourg.
Heureusement pour les industriels , l'autorité supérieure avait prêté l'oreille à leurs doléances. Et le 9 avril 1886 se réunit à Hambourg une conférence, où étaient représentés les directions des chemins de fer, les chambres de commerce de Hambourg et Brême, les compagnies de navigation, le gros commerce de charbon anglais, les exploitants de Westphalie, l'administration des mines et « l'Union ), en question. Il résulta de la discussion que les navires à vapeur étaient les principaux clients des producteurs de la Ruhr ; mais que, pour l'usage domestique et les usines, les Anglais fournissaient à peu près tout le stock. Or, depuis 1882, le tarif de 7,50 par tonne, pour le transport du bassin minier à Hambourg, avait été réduit à 6r,875 pour les charbons destinés à l'exportation maritime ; mais n'étaient pas considérés comme rentrant dans cette catégorie ceux embarqués pour la consommation des navires. L'extension du bénéfice de cette clause à ces derniers fut la concession que l'administration- des chemins de fer déclara pouvoir faire ; elle renonça aussi à un droit de déchargement de 0,25; ce qui portait, en somme, la réduction de tarif à O,875 et ramenait à O,02 le prix de la tonne kilométrique. Les compagnies de navigation, moyennant un égal abaissement du prix de vente, conservèrent leur clientèle à leurs compatriotes, et ceux-ci purent maintenir leur situation sur la place de Hambourg ; quant à gagner du terrain, ils n'y songent pas, aussi longtemps du moins que le fret maritime restera aussi bas. Immédiatement après cette conférence, en eut lieu une toute semblable, à Brême. Le résultat en fut encore une diminution du tarif, de. Of,375 par tonne (5',875 au lieu de