Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
120
DU MONTE AlVIIATA (TOSCANE).
NOTE SUR LES GÎTES DE MERCURE
relativement, que peu d'importance dans cette mine. La
laverie, plus petite que celle du Cornacchino ,
était en
chômage lors de notre visite. Au Cornacchino, la laverie comprend 15 débourbeurs, 1 trommel, 8 bacs à la main, 3 tables dormantes et 1 labyrinthe.
Le bas prix de la main-d'oeuvre, surtout de la maind'oeuvre fournie par les femmes, le manque d'eau et la cherté de la force motrice étaient des conditions assez particulières, et le mode de travail adopté pour la prépa. ration mécanique paraîtrait probablement partout ailleurs un peu primitif. En fait, il semble que le travail se fasse bien et économiquement. Tandis que la teneur moyenne des minerais est, à Siele, de 30 p. 100- de mercure, elle n'est, au Cornacchino, que de 2 à 3 p. 100, et on doit, par la préparation mécanique,
arriver à une teneur de 25 à 35 p. 100, suivant qu'il y a
plus ou moins de pyrite. On pousse -
l'enrichissement
d'autant plus loin qu'il y a plus de pyrite. La première opération est un débourbage. Les débourbeurs sont de simples caisses rectangulaires ayant I',50 environ de longueur -et Om,50 sur 0",50 comme section, avec une distribution d'eau à une extrémité, et une grille pour le départ des boues à l'autre extrémité. On met dans chaque débourbeur une certaine quantité de minerai, et deux femmes le retournent avec de petites pelles étroites, Au sortir du débourbeur, le minerai passe dans un n'oui-
mel mû à la main et constitué par des barres de fer iongitudinales distantes de 1 centimètre. Les morceaux de minerai qui n'ont pas pu traverser le trommel sont triés à la main ; les autres vont aux bacs a main. Pour éviter que le stérile netraverse la grille avec un peu de minerai et pour avoir une couche de minerai bien pur lorsqu'on vide le bac, on laisse toujours sur la grille une certaine épaisseur de minerai. D'ailleurs, les
121
femmes qui font ce travail arrivent bientôt à avoir une grande habileté et opèrent le lavage avec peu d'efforts. Pour le traitement des fins, on a des tables dormantes
de 2 mètres de longueur et servies chacune par deux ouvrières. C'est le travail qui demande le plus d'attention et le plus d'expérience. Les femmes remontent constam-
ment le minerai sur la table à l'aide de leur petite raclette, et ont bientôt dans le haut de la table du minerai riche.
Pour les boues et les eaux qui ont servi au lavage, on a un labyrinthe au sortir duquel les eaux traversent une série de caisses séparées par des cloisons disposées en chicane, de façon à modifier à chaque instant la vitesse verticale de l'eau et à faire déposer les dernières traces de cinabre.
Le refus de la laverie ne donne plus trace de mercure ii l'analyse chimique, mais la reprise sur les tables dormantes y révèle la présence d'environ 1/1000° de ciLa laverie du Cornacchino occupe quarante-cinq femmes
et peut traiter environ 40 tonnes de minerai par jour. Le prix moyen de la journée d'une femme étant de 60 centimes et l'installation de la laverie étant très simple, l'enrichissement d'une tonne de minerai revient certainement à moins de 1 franc. Il est probable que des installations moins sommaires donneraient difficilement un meilleur résultat.
Fours à cornues. Le minerai enrichi est traité dans des fours à cornues ou dans des fours continus. L'usine de Siele comprend quatre fours à trois cornues. Le traitement aux cornues consiste à mélanger le minerai
avec de la chaux vive, à chauffer les cornues et à condenser le mercure, qui distille après avoir été mis en liberté par la combinaison du soufre avec la chaux.