Annales des Mines (1888, série 8, volume 14) [Image 250]

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POUR L'EXTRACTION DU SEL.

ÉTUDE SUR LES APPAREILS PICCARD

M. Piccard obtient cette séparation d'une manière

fort

ingénieuse. Il fait passer le mélange d'air et de vapeur sortant des poêles à travers une pluie d'eau qui le refroidit en s'échauffant elle-même et oblige une partie de la vapeur à se condenser ; l'eau de pluie, réchauffée et additionnée de l'eau de condensation, retourne ensuite au récipient d'où elle est venue et où elle se vaporise partiellement, car c'est là que le compresseur, qui, dans l'appareil à sel fin, aspirait directement au-dessus de la saumure, prend la vapeur qu'il envoie chauffer les poêles;

cette eau y abandonne donc et la vapeur et le calorique qu'elle avait pris à l'air saturé ; elle est alors prête à recommencer son rôle. C'est toujours le même air qui circule entre les poêles et la chambre à pluie. Quand il sort des poêles, il est a une température de 87°,5 et contient un poids de vapeur égal au sien ; quand il y retourne, après avoir traversé

la chambre à pluie, il n'a plus qu'une température de 800,5 et il a abandonné 45 p. 100 de la vapeur qu'il contenait. L'eau de pluie entre dans la chambre à 80 degrés et s'y réchauffe à 8?, degrés en condensant 1/2500 de vapeur, en poids, puis elle revient à la chaudière où la température est maintenue à 80 degrés et la pression à 0",47. En résumé, le procédé de M. Piccard consiste à transporter une grande partie de la vapeur qui sature l'air sortant des poêles dans la chaudière où le compresseur l'aspire, au moyen d'une certaine quantité d'eau distillée,

qui, en faisant la navette entre cette chaudière et une chambre où on oblige le courant d'air à passer, sert de véhicule à la chaleur latente de vaporisation. Il a été mis en oeuvre avec l'appareil représenté par les dessins de la planche IX (*). Le croquis schématique n°10, Pl. VI,

servira à l'intelligence de ce qui suit. (") Ces dessins ont déjà été publiés dans le Portefeuille d'Oppermann.

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D'abord, les poêles ordinaires ont été remplacées par

de bassins clos et profonds A, où la saumure est chauffée, un peu au-dessous de sa surface, par des tubes B dans lesquels arrive la vapeur comprimée. L'eau chaude résultant de la condensation de la vapeur comprimée sort par un purgeur automatique p, pour aller dans un réchauffeur où elle cède la plus grande partie de sa chaleur à la saumure d'alimentation. Dans le bassin, une série

la saumure se trouve à une température de 96°,5 insuffisante pour produire l'ébullition , mais cependant assez voisine de 100 degrés pour que l'évaporation se fasse rapidement. Le gros sel formé à la surface s'accumule peu à peu sur le fond. On l'enlève à la pelle, après avoir mis le bassin en vidange, quand la couche est sur le point d'atteindre les tubes chauffeurs. L'air qui circule à la partie supérieure des bassins est

mis en mouvement par un ventilateur centrifuge D. Quand il sort des bassins, il a une température de 87°,5 et est chargé d'un poids de vapeur à peu près égal au sien. Avant d'y retourner, par le conduit C, il traverse, de haut en bas, une chambre E où l'eau distillée qui coule sur des plaques de tôle perforées horizontales lui prend une partie de sa chaleur et le dépouille d'environ 45 p. 100 de la vapeur qu'il contient, en la condensant.

L'eau distillée, qui vient de la chaudière F, est rejetée

à la partie supérieure de la chambre à pluie par une pompe centrifuge G. Après s'être, incorporé la vapeur condensée à son contact, et s'être ainsi réchauffée de 2 degrés, elle revient à la chaudière par le conduit ef. Sur son chemin, elle rencontre un renflement I où la petite quantité d'air qu'elle a pu entraîner se rassemble et retourne à la chambre par le canal h. La chaudière F est placée suffisamment en contre-haut pour que la colonne d'eau, qui se trouve dans le tuyau fi, fasse équi-