Annales des Mines (1889, série 8, volume 16) [Image 302]

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FABRICATION ÉLECTRO-MÉTALLURGIQUE

positive est de I kg,600 par kilogramme d'aluminium; on a constaté en effet qu'une électrode de 50 kilogrammes

dure trente-six heures dans une marmite qui produit, pendant ce temps, 30 kilogrammes d'aluminium pur. L'usine prépare aujourd'hui elle-même ses charbons conducteurs ; ils lui reviennent à 0,30 ou O,40 le kilogramme. Elle songe aussi à fabriquer elle-même l'alumine

qu'elle achète actuellement à des fabriques de produits chimiques. La production d'aluminium est de 16 grammes environ

par cheval et par heure. Les résultats bien supérieurs qui ont été indiqués dans diverses publications (on a parlé de 30 et 40 grammes par cheval-heure) doivent être écartés comme trop optimistes ; nous ne disons pas qu'on ne les ait pas réalisés dans des essais conduits avec un soin spécial, mais, d'après les constatations faites à Froges, nous doutons qu'on les ait obtenus dans la pra-

tique courante. On peut, en se basant sur les chiffres qui précèdent, évaluer à 5 francs environ les frais spéciaux actuels du prix de revient du kilogramme d'aluminium à l'usine de Froges. Mais il importe de tenir compte aussi des frais généraux qui sont très considérables, et que l'on peut estimer à 180.000 ou 200.000 francs par an. Lorsque la fabrication aura reçu tout le développement dont elle est susceptible, la production pourra atteindre 60.000 kilogrammes par an ; elle est encore loin de ce chiffre parce ,que les débouchés sont encore trop limités. Alors la part des frais généraux dans le prix de revient ne dépassera pas 3 ou 4 francs, et si l'on réussit, comme il est permis de l'espérer, à diminuer encore les frais spéciaux, l'usine de Froges pourra produire l'aluminium à 6 ou 7 francs le kilogramme. Les prix de vente actuels varient de 20 à 30 francs le kilogramme d'aluminium, pur ou contenu dans des

DE L'ALUMINIUM ET DE SES ALLIAGES.

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alliages ; on peut admettre une moyenne de 23 à 24 francs. Avant l'application du procédé Héroult, l'aluminium valait 100 francs environ le kilogramme.

Il nous reste, pour terminer ce travail, à donner quelques renseignements sur les principales propriétés des alliages d'aluminium offerts aujourd'hui au commerce à des prix acceptables ; il nous paraît inutile de revenir sur celles

de l'aluminium pur, pour lesquelles nous ne pouvons mieux faire que de renvoyer aux travaux de Sainte-Claire Deville ; nous rappellerons seulement que, si l'aluminium

ne peut avoir la prétention de se substituer aux métaux précieux, sa légèreté (poids spécifique 2,65), sa couleur d'un blanc légèrement bleuâtre, son inaltérabilité à l'air, sa malléabilité, sa ductilité le rendent d'un emploi très avantageux dans la lunetterie, la fabrication des instruments de musique, l'orfèvrerie et la bijouterie ; il trouvera certainement de nouveaux emplois dans l'avenir. Les principaux alliages d'aluminium sont le ferro-aluminium, le bronze et le laiton d'aluminium.

L'alliage de fer et d'aluminium se prépare le plus habituellement avec une teneur en aluminium de 10 p. 100;

il a trouvé son application la plus intéressante dans la fabrication de l'acier sans soufflures.

L'aluminium introduit dans un bain d'acier plus ou moins oxydé réduit l'oxyde de fer en se transformant

en alumine; c'est, suivant toute apparence, à cette propriété réductrice qu'il convient d'attribuer les effets de l'addition d'une faible proportion de ce métal 1/2 millième , un millième d'aluminium au maximum suffisent en effet pour empêcher tout dégagement de

gaz pendant la solidification de l'acier fondu et suppriment ainsi les soufflures. M. Oestberg, de Stockholm,