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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
toute la surface du cône, y brûle et arrive finalement sur une partie horizontale qui recueille les résidus solides. Le même procédé de distribution mécanique du combustible s'applique aux houilles menues de bonne qualité ; il a fallu seulement rafraîchir les barreaux de la grille conique par une circulation d'eau. La grille Godil-
lot a été très bien décrite par son auteur dans la Revue technique de l'Exp., 60 part., vol. I, p. 524. Les appareils de ce genre pour la distribution mécanique du combustible, même de bonne qualité, mais en petits fragments, ont de grands avantages ; la combustion est régulière, on peut régler facilement et avec précision les quantités brûlées, enfin la main-d'oeuvre du chargement est réduite. Sous des formes diverses, ces appareils commencent à se répandre. C'est ainsi qu'a Londres, l'usine du pont de Blackfriars, qui commande une importante distribution d'eau comprimée, présente une batterie de six foyers avec chargement mécanique; la vitesse du chargement est réglée suivant la dépense de vapeur qui dépend elle-même de la consommation d'eau comprimée. Citons aussi l'installation dans une raffinerie à Philadelphie de soixante appareils Roney, , desservant des chaudières Babcock et Wilcox disposées sur deux étages. Le combustible est broyé au préalable; un étage supérieur du bâtiment des chaudières forme une soute pouvant en contenir 3.000 tonnes. (Railroad Gazette, 29 août 1890, p. 597.) Grâce à l'emploi de ces appareils, ou même de simples grilles convenablement établies , les combustibles menus, autrefois délaissés, remplacent sans inconvénient les gros charbons; ils leur sont même préférés, comme dans le dernier exemple que nous venons de citer, où l'on a recours au broyage. De cet emploi croissant des menus résulte l'élévation de leur prix de vente; il Re
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donne plus aujourd'hui les énormes économies réalisées
par les industriels qui, les premiers, ont substitué les menus aux gros charbons.
Dans la plupart des installations fixes, on Tirage. se contente du tirage naturel produit par une cheminée. Assez fréquemment on fait usage de tuyères donnant de
l'air au-dessus des grilles, l'air étant entraîné par un jet de vapeur; mais c'est plutôt pour assurer la combustion des gaz du foyer et éviter la production de fumée que pour activer beaucoup le tirage. Le tirage forcé proprement dit s'emploie sous deux formes principales par échappement dans la cheminée de la vapeur sortant des cylindres ; c'est le cas des locomotives et souvent
des locomobiles et machines mi-fixes, qui ont des chaudières analogues à celles des locomotives; par insufflation d'air, à l'aide d'un ventilateur, soit dans un cendrier fermé sous la grille, soit dans une chambre de chauffe hermétiquement close. Dans le premier cas, on doit arrêter le vent pour charger un foyer ; dans le second, le service n'est pas modifié, mais il entre beaucoup d'air
froid dans un foyer quand on en ouvre la porte. C'est surtout pour les chaudières marines qu'on emploie le tirage forcé par ventilateurs, avec plus ou moins de succès suivant les cas. Il est indispensable quand on veut produire une grande quantité de vapeur avec une chaudière de dimensions fort restreintes, comme dans les torpilleurs. Il est logique aussi de l'employer, avec une intensité moindre cependant, lorsqu'on veut exceptionnellement imprimer à un bateau une grande vitesse, cas fréquent pour les navires de guerre, ainsi que nous
l'avons vu plus haut; les chaudières, établies pour la marche normale, au tirage naturel, fournissent le supplément de vapeur nécessaire pour les grandes allures, grâce au tirage forcé.