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DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.
REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
On conçoit qu'on ait voulu étendre les applications du tirage forcé. Pourquoi se restreindre aux consommations de 90 kilogrammes environ de houille par mètre carré de grille et par heure, quand le soufflage de l'air permet de brûler facilement 150 ou 200 kilogrammes, chiffre encore bien inférieur aux consommations à outrance des
torpilleurs ? La réduction du nombre des chaudières à bord d'un bateau présente des avantages évidents. Mais l'application du tirage forcé pour la marche normale est un problème assez délicat; il convient, en effet, que la réduction du nombre des chaudières ne soit pas compensée par une notable augmentation de la consommation de combustible ; or si l'on se contente d'appliquer le tirage forcé à une chaudière marine ordinaire, ayant une surface de chauffe égale à 35 ou 40 fois celle de la grille, l'utilisation du combustible devient moins bonne; il faut en même temps augmenter la surface de chauffe, ce qui finalement réduit l'avantage. Pour obtenir la même utilisation, on serait même tenté de croire que la surface de chauffe devrait croître proportionnellement à la quantité de combustible brûlé, c'est-à-dire rester la même au
total qu'avec le tirage naturel, pour une même quantité de vapeur à produire avec la même dépense de combustible. Cependant cette appréciation serait exagérée; une combustion plus rapide augmente l'intensité d'une même surface de chauffe : la surface directe absorbe par rayonnement une plus grande quantité de chaleur, et la chaleur absorbée par convection s'accroît avec la vitesse des gaz chauds (on admet qu'elle est proportionnelle à la racine carrée de cette vitesse). Ajoutons que le tirage forcé peut donner une combustion plus complète et plus régulière que le tirage naturel et augmenter ainsi la quantité de chaleur produite ; il élève aussi un peu la tempé-
rature de la combustion. Ser trouve qu'une chaudière type locomotive donne -
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rait la même utilisation du combustible, en refroidissant les gaz à la même température (250°), si la surface de chauffe était 43 fois celle de la grille pour une combus-
tion de 75 kilogrammes à l'heure par mètre carré de grille, ou 78 fois celle de la grille pour une combustion de 200 kilogrammes, ou enfin 120 fois pour une combustion de 400 kilogrammes (Physique id., I, p. 542).
Ainsi une surface de chauffe triple suffirait pour une combustion cinq fois plus active.
Par contre, le tirage forcé rend plus difficile le maintien en bon état des chaudières ; les fuites à l'emmanchement des tubes sont plus fréquentes. On est arrivé cependant à surmonter ces difficultés d'application, surtout quand on ne pousse pas à outrance la combustion. N'oublions pas enfin, au débit du tirage forcé, la consommation de puissance motrice nécessaire pour le produire.
On trouve une étude sur le tirage forcé dans les Me'm. de la Société des ingénieurs civils pour mars 1890.
Quel que soit le mode de tirage adopté, il est logique de le régler suivant la dépense de la vapeur, en l'activant quand la pression baisse et le modérant quand elle s'élève dans la chaudière. Cet effet s'obtient spontanément dans la locomotive, où le tirage, produit par l'échappement, augmente dès que la dépense de vapeur s'accroît. Dans les autres cas, on peut obtenir la variation automa-
tique du tirage à l'aide d'un registre commandé par un petit piston pressé par la vapeur de la chaudière ; cette disposition se trouve notamment dans les générateurs d'après Stuart (Histoire de la machine vapeur, trad. française de 1827, p. 253), elle est due à M. Murray, qui l'appliqua en 1799. Belleville ;
L'emploi si comCombustibles liquides et gazeux. mode des combustibles liquides et gazeux, pour le chauf-