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NOTE SUR L'ACCIDENT DE LA MACHINE.
NOTE SUR L'ACCIDENT DE LA MACHINE.
failles proprement dites, failles limitées, ou serrées. Les crevasses produites dans les dépôts houillers par ces accidents, leur remplissage perméable, formé d'un enchevêtrement de grès, schistes et schistes gréseux, sembleraient devoir constituer dans une mine grisouteuse des réservoirs de grisou sous pression. Les failles prépermiennes et les serrées, qui sont de beaucoup les plus fréquentes, seraient surtout à ce point de vue des plus dangereuses parce qu'elles sont limitées en hauteur. Or, ni dans la méthode d'exploitation, ni dans l'aménagement du courant d'air on n'a jamais été conduit, à La Machine, à prendre les précautions qui eussent été nécessaires dans un gîte grisouteux, particulièrement à la traversée des accidents. L'absence de tout incident permet donc d'affirmer que, jusqu'au 18 février, il n'existait pas de grisou dans la mine. Quelque doute pourrait rester dans l'esprit, si la région
que les lampes des deux piqueurs n'y aient pas mis le feu plus tôt, d'autant plus que pour percer le trou de mine mn, l'un d'eux a dû accrocher sa lampe au chapeau d'un des cadres de boisage? L'hypothèse d'un dégagement subit de grisou analogue à ceux qui se produisent dans quelques mines sous l'influence de pression élevée du gaz, serait purement gra-
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d'où est partie l'inflammation constituait une région vierge profonde dans laquelle on aurait pénétré pour la première fois.
Il n'en est pas ainsi ; on avait déjà conduit des traçages sur 50 mètres en aval-pendage à l'ouest et dans la même couche. Le quartier du chantier À (Pl. XII, h. 1) se trouvait en fin de dépilage. Les deux galeries de niveau, que devait rejoindre le montage A, avec leurs enlevures d'air, le montage 1 et son conjugué avaient été entièrement tracés du mois de mars au mois de mai 1889, c'est-à-dire près d'un an avant l'accident. Comment admettre, si l'on se trouvait exceptionnellement dans une région grisouteuse de la couche, qu'aucun dégagement de gaz inflammable, drainé dans les premières galeries percées, ne se soit manifesté dans un cul-de-sac pendant ce quadrillage ? Si, malgré l'invraisemblance de l'hypothèse,
nous admettons que le chantier A était rempli d'un mélange inflammable de grisou et d'air, comment expliquer
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tuite et bien invraisemblable dans les conditions qui viennent d'être décrites.
L'absence du grisou après l'accident a été vérifiée avec beaucoup de soin. Une heure après l'explosion on
parcourait toute la région avec des lampes à feu nu pour le sauvetage ; le lendemain, le chantier fut exploré à l'aide d'une lampe Mueseler, et à diverses reprises durant le mois qui suivit on examina, à la lampe Pieler, non seulement le quartier de l'accident, mais aussi les chantiers du quartier voisin, à l'ouest, dans la même couche. Ces recherches ne décelèrent pas la présence du grisou. L'examen fait, tant à Paris qu'à Saint-Étienne, d'échantillons d'air pris dans la mine, a également démontré l'absence du gaz inflammable. Cause première de l'inflammation. - II ne paraît donc pas douteux que l'accident doive être uniquement attri-
bué à une combustion spontanée des poussières de houille. Nous avons vu que des hommes avaient été brûlés à 180 mètres du point où les deux coups de mine avaient été tirés. Cette longueur de flamme est tout à fait remarquable, si l'on se rappelle que parmi le petit nombre d'accidents que l'on avait pu attribuer d'une manière certaine à la même cause, la flamme n'avait pas dépassé 30 mètres. Nous expliquerons plus loin qu'il semble y avoir eu une interruption de la flamme
sur ce long parcours. Il est important d'insister d'abord sur l'intensité de la cause première du coup de feu.