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LES SALINES ET LES PUITS DE FEU
DE LA PROVINCE DU SE-TCHOAN.
région, il suffit d'établir la proportion entre le nombre des puits et celui des marmites d'évaporation, en prenant pour type fixe celui des chaudières de Fou-chouen qui sont les plus grandes. On trouve ainsi qu'a Fouchouen la moyenne est de 5 à 6 marmites d'évaporation pour un puits ; à Kien-ouy, 3 marmites pour deux puits ; Yun-yang, Tse-tcheou, Lo-chan, une marmite par puits ; enfin à Chée-hong, Fong-ky, Lan-pou et la plupart des autres salines, il faut plusieurs puits pour entretenir une petite marmite de salinage.
on use du sel presque avec autant de parcimonie qu'on faisait du sucre en France il y a cent ans. La moyenne de la vente du sel aux pays d'extraction, à 30 sapèques la forte livre, soit environ 20 sapèques la livre commune, donne comme valeur initiale du sel 28 millions de ligatures, ou 17.500.000 taéls d'argent (140 millions de francs). La difficulté des transports, les impôts, les transactions commerciales triplent certainement la moyenne du prix du sel ; sa valeur aux pays de consommation dépasse donc 400 millions de
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francs.
Production annuelle. - Quant à la totalité du sel
si
produit par toutes les sauneries, il n'existe aucune statistique à laquelle on puisse absolument se fier. Cependant on peut arriver à une évaluation très rapprochée de la vérité. A une certaine distance des pays salifères, un Chinois de la campagne consomme en moyenne environ une livre de sel par mois, soit 12 livres par an. Avec les dépenses
plus fortes des villes, des marchés et surtout des pays salins et circonvoisins, en joignant aussi le sel que consomme l'industrie chinoise, on peut porter la moyenne à 20 livres par an. Les salines du Se-tchoan fournissent le sel à toute la province, à une partie du Yun-nam, du Kouy-tcheou et du Thibet. C'est une population d'au moins 70 millions d'habitants, ce qui donne par an une consommation de 1.400 millions de livres, à peu près 812.000 tonnes métriques. La France (marais salants et salines) produit 600 mille
tonnes métriques pour une population moitié moindre; mais l'industrie française emploie beaucoup plus de sel que l'industrie chinoise, à peu près nulle sous ce rapport. De plus le genre de nourriture européenne comporte une dépense de sel plus considérable que la cuisine chinoise, où, surtout dans les pays éloignés des salines,.
Voilà une assez belle richesse. L'énumération des villes
dans la juridiction desquelles se trouvent des sources exploitées nous a donné plus du tiers des sous-préfectures de la province. Encore est-il que dans beaucoup d'autres des sources salines très exploitables existent et ont été ouvertes ; mais elles ont été fermées d'office par le gouvernement à la demande des pays d'anciennes salines défendant leur monopole pour éviter la concurrence.
Monopole du satinage. - Le gouvernement chinois reconnaît les monopoles, en ce sens que l'exploitation de telle matière première ou la fabrication de telle marchandise, une _ fois accordée ou installée dans certaine région, dans certaine ville, celle-ci demeure seule en possession de la livrer au commerce. Le prétexte de cette prohibition est que cette région est alors censée vivre exclusivement de ce produit. Si des pays, fortunés d'ailleurs sous d'autres rapports, lui faisaient concurrence,
le peuple qui vivait sur ce travail serait réduit à la famine. Au fond, rien de tout cela n'est vrai, car, en Chine, le peu de rapidité des communications et la lenteur avec laquelle s'établit une nouvelle industrie sont des obstacles naturels qui s'opposent invinciblement à