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LES SALINES ET LES PUITS DE FEU
DE LA PROVINCE DU SE-TCHOAN.
siens d'où l'eau salée jaillisse d'elle-même. Il faut aller la chercher à toutes les profondeurs. Les Chinois ne connaissent qu'un moyen : un gros et grand bambou, muni d'une soupape, est descendu dans
je ne sais s'il existe un corps offrant naturellement une résistance longitudinale aussi considérable. On peut l'apprécier quand on songe que ces lanières d'un demi-pouce environ de largeur (2 centimètres) sur 5 millimètres d'épaisseur, rabouties avec des ficelles de chanvre, sup-
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le puits au moyen d'un treuil quand le puits est peu profond, au moyen d'un cabestan avec chèvre et poulies de renvoi pour les grandes profondeurs. Les dimensions de ce bambou varient beaucoup. Les plus petits, employés dans les pays de Lan-pou, Pong-
ky, Chée-hong, n'ont guère qu'un tchang et demi de hauteur (5 mètres), avec un diamètre intérieur de 2 pouces
à 2 pouces 172. Aux Grandes Salines ils sont généralement plus gros. Pour les puits très profonds où le niveau de l'eau salée atteint 10 tchang et plus (30 à 50 mètres), il y a grande économie à puiser avec de gros et longs bambous. Ils sont fournis par la province du Yun-nam ou par la partie du Se-tchoan qui lui est limitrophe ; mais aucun n'a les dimensions suffisantes en longueur ; on en raccorde un certain nombre de même diamètre pour former de longs tubes de 3, 4 et jusqu'à 12 ou 13 .tchang (40 à 43 mètres) de longueur sur un diamètre intérieur de 5 à 6 pouces. Pour éviter que ces bambous se fendent et perdent l'eau, quelle que soit leur longueur, ils sont cerclés de distance en distance avec des cordelettes de chanvre fortement serrées sur une entaille circulaire faite au bambou. (Voir ,fig. 1 et 2, Pl. XIV). La soupape est un rond de cuir épais fixé par un point
de sa circonférence sur une rondelle munie d'un trou central ; celle-ci, encastrée dans l'intérieur, à l'extrémité du bambou, y est retenue par un petit cercle de fer. La courroie de tirage est encore en bambou fendu et débarrassé de ses noeuds. Si l'on voulait énumérer tous les usages que les Chinois tirent du bambou, a simple liste comprendrait bien une page. Pour le cas présent,
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portent, outre leur poids, celui du bambou de 12 à
13 tchang de hauteur, rempli d'eau salée, qu'on va chercher à plus de 300 tchang (1.000 mètres). Ce poids, en certain cas, dépasse 1.500 kilogrammes, ce qui pour la section transversale, qui est de I centimètre carré, mettrait le bambou en première ligne après -l'acier fin. Pour les puits peu profonds (Chée-hong, Pong-ky, Lan-pou), la manoeuvre de ce puiseur à soupape se fait avec un treuil. C'est un arbre horizontalement placé sur deux pierres avec des rais réunis comme pour le cabes-
tan par des barres parallèles à l'axe. La courroie s'y enroule directement, car la verticale du puits est tangente à sa circonférence; De deux à six hommes montent comme à une échelle sur les barres de cette machine qui tourne et produit un mouvement ascensionnel cons-
tant.
Aux Grandes Salines, ce système est impossible et nous avons vu qu'on établit de grandes chèvres avec cabestans. Les plus considérables de ceux-ci ont un diamètre de 16 pieds, soit une circonférence de 52 pieds,
Toutes les chèvres que l'artiste a représentées sur ses images n'ont que de 4 à 5 tchang de hauteur, mais il y en a de beaucoup plus hautes, car elles doivent avoir un peu plus de la hauteur du bambou-puiseur. On en voit
donc un grand nombre de 8 à 10 tchang (26 à 33 mètres) de hauteur ; la plus haute a 14 tchang (47 mètres). Leur construction est un peu différente de celle des plus petites. Comme
aucune pièce de bois n'a cette longueur, les bras sont composés à la base de plusieurs énormes pièces fortement serrées l'une contre l'autre par des cordages