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LES SALINES ET LES PUITS DE FEU
DE LA PROVINCE DU SE-TCHOAN.
sible d'acheter des marmites en dehors de ces conditions ; impossible aussi d'établir des fonderies pour ces cuvettes
sieurs centaines de lieues. Les beaux cyprès y deviennent très rares, car cet arbre grandit lentement, et avant qu'il ait atteint sa belle croissance, la famille du propriétaire souvent s'appauvrit. En ce cas, une des premières choses que sacrifient les Chinois, ce sont leurs arbres, souvent sans se donner la peine de replanter sur un terrain qu'ils prévoient devoir être obligés de vendre
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de salinage dans le pays des Salines. Ainsi le veulent la coutume et le monopole.
La plupart des marmites des autres pays de puits salés ne pèsent que 300 livres et ont du reste la même forme sur des dimensions inférieures. Leur durée n'est que de quelques mois. On en trouve même de 60 et de 40 livres. Ces petites marmites se font dans tous les pays où le fer et le charbon abondent. CHAPITRE IX.
LE CHAUFFAGE. -- LES PUITS DE FEU.
Tous les pays de salines sont loin d'être aussi fortunés que Fou-ehouen où se trouvent lés grands Puits de feu. Il faut donc recourir aux autres combustibles, que l'on peut diviser en trois classes : la paille, le bois, le charbon de terre.
Chauffage à la paille.- Sous le nom générique de paille sont comprises les pailles proprement dites, de riz, d'orge et de blé ; les tiges de plantes : pois, fèves, haricots, colza, pavots, sorghos ; enfin l'herbe coupée et séchée à cette intention. On peut s'étonner de voir pareils combustibles employés pour une opération comme le salinage qui demande un chauffage prolongé. Cependant en plusieurs régions : Pong-ky, Lan-pou, Si-tchong et d'autres encore, sans les pailles, il faudrait renoncer au salinage.
C'est que, dans tout le centre de la province du Setchoan, on ne trouve plus une seule forêt, pas même un bois d'un hectare d'étendue : l'agriculture a tout défriché, l'appauvrissement des familles a fait couper presque tous les arbres. Des champs, des rizières, des bamboutories autour des maisons, quelques cyprès sur les bords des champs, voilà le monotone aspect du pays, sur plu-
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bientôt.
Le charbon de terre est abondant, il est vrai, dans la province, mais pas dans le centre, sauf dans la chaîne dont nous avons parlé. Aussi en dehors du voisinage des houillères, le charbon n'est à bon marché que sur le parcours des rivières où le transport par barques est à prix modéré. Dès qu'un pays de salines est éloigné des mines et d'une rivière navigable, le transport ne peut s'y faire que par les portefaix ou à dos de mulets. Le prix de l'once du charbon y atteint facilement le prix de la livre dans les pays houillers s'en servir pour le salinage, serait courir à la faillite. A défaut d'autres combustibles, on a donc recours à la paille. Sur un foyer allongé sont disposées trois chaudières un ouvrier placé dans une excavation en face du foyer jette la paille patiemment et petit à petit, de façon à chauffer également les trois marmites. La fumée s'en va par une cheminée placée à l'extrémité opposée à l'ouvrier. Dans les pays où ce mode de chauffage est employé, il n'y a pas de clairçage préalable au teoutsiang. Au fur et à mesure que le sel vient cristalliser à la surface de l'eau modérément chauffée, on enlève la croûte qu'il forme. Mais ce sel est plus chargé de sels déliquescents que les autres. Un salinage dure huit jours, pendant lesquels les chauffeurs sont changés de six en
six heures.
Chauffage au bois. - Le bois donne un chauffage