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LES SALINES ET LES PUITS DE FEU
DE LA PROVINCE DU SE-TCHOAN.
meilleur et plus commode, niais le nombre des salines qui peuvent l'employer est très restreint à cause de son haut prix. Il n'y a guère, je crois, que les .salines de Lan-
Il est très rare que la découverte d'un de ces jets de gaz se fasse sans accident. Comme les Chinois ne les prévoient pas et ne les rencontrent qu'en cherchant les
pou, situées sur le bord dé la rivière de Pao-lin qui
profondes sources salées, au moment ou la sonde emporte le dernier obstacle qui s'opposait à la sortie du gaz, celui-
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peuvent se procurer à bon compte les bois de cyprès et de chênes qui descendent des pays boisés de Koang-yuen et surtout de Tsang-ky. Encore, pour ces salines, la houille qui vient aussi de Koarig-yuen est-elle plus économique.
Le charbon de terre donne un salinage plus rapide, entre douze et vingt-quatre
Chauffage à la houille.
heures pour le sel en grains, trois jours pour le sel en pierre. On yoit dans la fig. 5, Pl. XIV, comment les mar-
mites sont installées afin de permettre aux ouvriers de s'en approcher facilement pour le clairçage et les autres travaux. Aucun combusChauffage au gaz. Puits de feu. tible cependant ne permet un salinage aussi rapide que le chauffage au gaz naturel; douze heures et quelquefois moins, pour le sel en grains, deux jours pour le sel en
pierre. Comme nous l'avons dit .ce gaz surgit à deux profondeurs très différentes. Celui que l'on rencontre à quelques dizaines de tchang de la surface brûle avec une flamme assez blanche et n'est jamais très abondant ; le gaz d'un puits suffit pour chauffer quinze à trente marmites. A la
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ci s'échappe avec une telle violence qu'il fait sauter la sonde hors du trou comme un boulet de canon, démolissant tout sur son passage. C'est alors un sauve-qui-peut général, et si, chose peu rare, il y a du feu dans le voisinage, le gaz s'allume tout à coup avec explosion à la sortie du puits.
La première fois que pareille chose est arrivée, pour éteindre ce bec immense dont la flamme s'élevait à plusieurs tchang de hauteur, les bons Chinois voulurent
mettre un grand éteignoir sur cette gigantesque chandelle. Ils prirent une grosse cuvette de salinage, la suspendirent au milieu d'une longue pièce de bois, puis des ouvriers placés à chaque extrémité essayèrent tout simplement de la poser sur le trou. C'était aussi simple qu'ingénieux, et bien niai aurait été reçu le contradicteur qui eût osé douter de l'efficacité du remède. Cepen-
dant mal leur en prit, car la force du gaz fit sauter marmite, poutre et porteurs. Il n'en fallait pas moins pour faire condamner et rejeter le système de l'éteignoir.
On songea donc à autre chose, niais la difficulté
gissent les jets les plus forts, qui peuvent entretenir, même avec le système très défectueux des Chinois, de
augmenta rapidement. Lorsqu'un puits de feu est ainsi allumé, la chaleur fait fendre la terre tout autour du trou de sonde, le gaz se répand dans les fissures et brûle à la surface. Bientôt le foyer atteint cinq ou six tchang de diamètre, et la flamme s'élève à trois ou quatre tchang, incendiant par son intensité toutes les
600 à 1.200 marmites.
maisons voisines, à moins qu'on ne les démolisse au plus
profondeur de 200 tchang (670 mètres) et au delà sur-
C'est un hydrogène carboné, peu riche en
carbone, bleue et
quelquefois sulfuré, qui brûle avec une flamme jaune, donnant peu de lumière et beaucoup de chaleur,
vite.
La lumière de cet immensP. bec de gaz s'aperçoit de deux à trois lieues. Lors de la rébellion, il y a une tren-