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LES SALINES ET LES PUITS DE FEU
DE LA PROVINCE DU SE-TCHOAN.
Des tubes en bambous enduits de mastic partent des parois latérales de ce distributeur pour amener le gaz sous chaque chaudière. La dernière partie de ces conduits, c'est-à-dire celle qui aboutit dans le bec de chauffage, est en fer.
En ce cas, les Chinois laissaient autrefois échapper une partie du gaz par la cheminée du trou de sonde,
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Ce bec de chauffage
(fig
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34, Pl. XV) placé sous la mar-
mite est un cône de pierre d'un pied à peu près de hauteur, creusé à l'intérieur ; le tube conducteur y aboutit par une ouverture latérale faite près de la base, le gaz se répand dans le cône et sort par un trou placé à la cime où on l'allume.
On conçoit comment, avec cette forme de bec, une partie du gaz, faute d'air suffisant, ne brûle pas et se répand dans l'air ambiant. Mais ce n'est pas tout : dans l'ensemble du système primitif, il n'y a aucune clef, aucun robinet. Quant l'ouvrier ne veut plus de feu, il prend une brique et la pose sur l'orifice du bec, le gaz s'éteint, mais continue à sortir, et se répand comme il veut dans l'atmosphère. Heureusement que toutes les maisons chinoises et surtout les hangars de salinage sont ouverts à tous les vents, et que le chauffage y produit de grands courants d'air, sans cela les accidents seraient quotidiens. Néanmoins l'odeur que répand ce gaz est très désagréable, et nuisible à la santé des ouvriers, qui ne peuvent rester longtemps dans cet air chaud et empesté.
Outre ces inconvénients, l'installation des Chinois a de plus le défaut de perdre une grande quantité de gaz que l'on pourrait emmagasiner. Il n'est pas à souhaiter que les Chinois, tant qu'ils seront ce qu'ils sont, établissent de grands gazomètres. Avec leur négligence et leur manière de faire les choses à moitié, de terribles accidents se produiraient trop souvent. Quelques puits ont un débit de gaz supérieur à la consommation des marmites installées.
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mais les accidents étaient fréquents. Actuellement, dès que l'installation est complète, cette cheminée est enlevée, et le trou bien calfeutré. De gros tuyaux partant du premier réservoir vont aboutir à un grand mur en terre placé sur les limites de l'exploitation. Ces tuyaux, après avoir traversé le mur à un tchang du sol, se terminent par un bec d'un pied de long en bambou garni de terre réfractaire. Le surplus du gaz brûle là jour et nuit : dans l'obscurité ces grandes flammes bleues et jaunes, de 8 à
'9 pieds de long, s'agitant au gré du moindre zéphyr, produisent une illumination fantastique. On peut conclure de ce que nous avons dit qu'une installation plus parfaite permettrait d'augmenter le nombre
des becs de salinage. J'ai calculé qu'on pourrait aisément les quintupler ; mais il n'est pas possible de le faire comprendre aux Chinois.
La possession d'un puits de feu est un beau revenu, car voici le système des Chinois pour le louage des chaudières. Le propriétaire d'un puits de feu bâtit un hangar de salinage le plus économiquement possible et installe
autant de cuvettes que le permettent le local et la puissance du jet de gaz. Après cela, il loue chaque foyer de salinage 50 tels environ par an et n'a plus à s'occuper que d'une chose : c'est que le gaz arrive régulièrement dans chaque bec de chauffage. Lorsque la cuvette est hors d'usage, c'est au locataire à la remplacer, ainsi qu'à faire tous les travaux de réparation nécessités par le salinage. Quand le locataire se retire, il doit laisser une marmite neuve comme celle qu'il a trouvée en arrivant. Les alentours d'un puits de feu à jet puissant, où de tous côtés arrivent les eaux salées pour l'évaporation, offrent le soectacle d'une grande activité. Ce centre commercial et ouvrier attire la population. Bientôt le vallon