Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 334]

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622 PROBABILITÉ D'ÊTRE ATTEINT PAR UN PROJECTILE

DANS LE TIR DES ARMES A FEU.

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exposés à être blessés plus ou moins grièvement. Au moment où part le coup de mine, les ouvriers dont nous parlons, après s'être retirés à la distance qu'ils estiment suffisante, restent généralement debout. Mais quelle que

INFLUENCE DE LA DISTANCE ET DU CHOP DE VISIBILITÉ SUR LA

PROBABILITÉ D'ÊTRE ATTEINT PAR UN PROJECTILE DANS LE TIR DES ARMES A FEU LES EXPLOSIONS DE COUPS DE MINES, LES PROJECTIONS QUELCONQUES.

Par M. O. KELLER, Ingénieur en chef des mines.

Quand on tire des coups de fusil ou de canon, quand on fait partir des coups de mine, quand une explosion a lieu, quand des objets quelconques sont projetés, les personnes placées dans un certain rayon courent le risque d'être frappées, alors même qu'elles ne seraient nullement visées et que les projectiles seraient lancés au hasard. Dans ce cas, on est porté d'instinct à s'éloigner. Chacun sait ou devine, d'autre part, que dans un duel

au pistolet, par exemple, il convient de se placer

de

profil, de façon à donner le moins de prise possible au feu de l'adversaire. Mais il est des circonstances où l'on n'a pas aussi nettement le sentiment de ce que la prudence commande pour se garantir du danger. Ainsi, quand on exploite une carrière à ciel ouvert au moyen de la poudre ou de la dynamite, il arrive souvent que des éclats de pierre sont projetés à une assez grande distance et que les ouvriers, dépourvus de tout abri, sont

soit leur expérience, ils n'arrivent pas toujours à se soustraire aux projections. Ne seraient-ils pas moins exposés à un accident, en se baissant, ou en se couchant par terre ? Et alors, est-ce dans la direction du tir ou bien dans la direction perpendiculaire qu'il est préférable de s'étendre ? Quels conseils peut-on donner à cet égard ? Nous avons eu l'occasion de poser ces questions à des ingénieurs et à des hommes de métier ; mais nous n'avons obtenu que des réponses évasives ou contradictoires. C'est pourquoi nous essaierons d'établir quelques notions élémentaires sur la probabilité d'être atteint par un projectile quelconque quand on n'est pas défilé, c'est-à-

dire à l'abri. Les conditions les plus favorables pour échapper au danger s'en déduiront immédiatement, puisque la probabilité de ne pas être atteint est le complément à l'unité de la précédente. Le sujet de cette étude est d'ailleurs très différent des questions qui sont traitées dans les ouvrages de balistique, soit anciens, soit récents. On s'y préoccupe spécialement de la précision et de la rectification du tir exécuté sur un but déerminé.

Ainsi, les quatre leçons professées annuellement à l'école d'application de l'artillerie et du génie à Fontainebleau, sous le titre de Probabilité du tir, leçons dont nous avons sous les yeux un exemplaire lithographié, (*) sont exclusivement consacrées au rappel des principes généraux du calcul des probabilités, aux écarts probables du tir en portée, en direction et en hauteur, à la recherche (*) Probabilité du tir, par M. G. Hein, capitaine d'artillerie, décembre 1889.