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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
à bien des controverses. Il est rare que l'on puisse comparer divers systèmes dans des .conditions équivalentes, et il est plus facile d'exposer les avantages propres de chaque procédé que d'en donner le prix de revient exact. Ce prix de revient varie d'ailleurs beaucoup, pour des systèmes qui exigent des constructions énormes, suivant l'extension de la consommation, suivant sa régularité ou son irrégularité. Le t. IV du Congrès int. de me'ca. app. (p. 219) contient un travail de M. Boudenoot sur cette question. M. Riedler a récemment publié dans la Zeitschrift des Ver. D. In('.
(mars 1891, p. 299) des tableaux comparatifs de l'estimation du prix de revient de divers moteurs à gaz, à vapeur et à air comprimé : ces tableaux méritent d'être étudiés, et peuvent servir de base pour une étude analogue dans des conditions différentes. Outre les travaux déjà cités, nous indiquerons encore, pour l'air comprimé spécialement, le rapport de M. Kennedy, analysé dans la Revue tech. de l'Exp., n°25, p. 372; des notes de MM. Hanarte et Solignac dans le t. IV du Congrès de me'ca. app. ; des articles sur l'air comprimé et l'électricité de MM. Bayet et Gérard, dans la Revue de Cuyper, XIII (1891), p. 166 et 185. De tous les modes de transmission, les moteurs à gaz offrent la solution la plus simple dans les villes, puis-
qu'ils utilisent une usine centrale et des canalisations existant pour l'éclairage. Ces moteurs ont l'inconvénient
de consommer, outre le gaz, une assez forte quantité d'eau et d'huile. Souvent en France et notamment à Paris, le prix beaucoup trop élevé du gaz ne permet pas de les employer avec tout leur avantage. Nous trouvons là un exemple de l'énorme inconvénient des mesures fiscales et autres qui empêchent de livrer au consommateur un produit à son prix normal : le consommateur est sou-
vent forcé de se priver de ce produit et d'en chercher
DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.
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d'autres, moins commodes ou d'un prix de revient réel plus élevé ; c'est en somme un véritable gaspillage de travail, l'emploi des capitaux et de la main-d'oeuvre n'étant pas le meilleur possible. Les transmissions hydrauliques, pour un travail continu, paraissent en général coûteuses, à moins qu'on ne puisse facilement établir une distribution abondante à la pression de 10 ou 15 kilogrammes par centimètre carré. La vapeur peut être distribuée par une station centrale, ainsi qu'on le fait à New-York, et donner le chauffage outre la puissance motrice, 'mais une pareille distribution exige des canalisations difficiles à établir et à entretenir. L'installation de New-York est décrite dans la Revue tech. de l'Exp. de 1889, fasc. 25, p. 384. Une récente communication de M. C. E. Emery (Trans. of the american, Soc. of civil Engineers, mars 1891, p. 188) donne
de nouveaux détails sur cette installation : elle signale l'utilisation préalable d'une partie de la puissance motrice de la vapeur produite à une pression élevée, avant son envoi dans les conduites, et la suppression des tuyaux de retour d'eau condensée, tuyaux détériorés par une corrosion rapide. Citons encore l'usage de l'eau surchauffée à Boston, servant au chauffage et transformée partiellement en vapeur pour actionner les machines. (Revue tech. de l'Exp. fasc. 25, p. 394). Ce sont là de grandes entreprises sur lesquelles on ne peut guère donner un avis général et qui doivent toujours être précédées d'une étude minutieuse. L'air comprimé, et exceptionnellement l'air raréfié, fournissent une solution, dont les petites applications sont nombreuses ; l'emploi à grande échelle restera probablement fort rare, malgré l'exemple de Paris. La production de l'air comprimé est en effet coûteuse ; le rendement total de la transmission n'est pas très élevé ; enfin il ne donne que la puissance motrice, sauf l'emploi