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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
faut toutefois qu'ils soient bien établis et fréquemment
vérifiés.
Dans certains cas, les calibres sont établis de manière à guider directement l'outil qui travaille, ce qui évite un traçage préalable : tels sont les gabarits de perçage, composés d'une tôle portant une série de bagues d'acier que traverse le foret ; nous avons cité plus haut l'emploi de gabarits de ce genre dans les tours et dans les machines à fraiser. La construction des calibres de grande précision est une opération délicate et des plus importantes. Si des instruments comme la vis micrométrique Palmer, le cathétomètre, permettent de comparer des longueurs avec une grande exactitude, on n'en est pas moins ramené, en dernière analyse, à prendre la dimension qu'on veut obtenir sur une règle graduée ou à la déterminer à l'aide de la machine à diviser, composée essentiellement d'une vis aussi précise que possible. Cette opération est moins exacte que la comparaison des longueurs. On peut bien se procurer, avec une précision aussi grande qu'il est utile pour la pratique la plus raffinée, une règle longue d'un mètre. Mais on trouvera souvent des écarts relativement importants dans la division millimétrique de cette même règle. C'est donc à l'origine même de l'opération que se trouve la plus forte erreur, dans l'établissement d'une jauge d'une longueur donnée. On consultera avec intérêt sur cette question un travail de M. G. Bond, dans les mémoires du Franklin institute (1 884, 1 er sem. , p. 87, 281, 357 et 368), reproduit par l'Engineering (1885, 2e sem., p. 579 et 624). La construction moderne est remarquable par l'exactititude dans l'exécution des pièces de machines, et les procédés précis se répandent de plus en plus, en s'appliquant chaque jour à des constructions plus importantes. Ce ne sont plus seulement les pièces de machines à
DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.
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coudre et de fusils qui sont fabriquées de manière à être interchangeables : mais les moteurs à vapeur, les locomotives et d'autres grands appareils sont exécutés d'après le même principe. On se contente de moins en moins, même pour les grandes machines, de l'exactitude relative obtenue par l'ajustage soigné des parties en contact ; on veut aussi l'exactitude absolue, c'est-à-dire la rigoureuse conformité de l'exécution aux dessins, qui doivent coter même les jeux des articulations. Il est remarquable que la grande précision de toutes les pièces conduit finalement à l'économie dans la construction des appareils, en supprimant ou réduisant beaucoup le travail d'ajustage individuel de chaque pièce et les retouches ; si l'outillage nécessaire pour le travail des pièces est plus coCiteux à établir, il permet souvent, en compensation, une exécution plus rapide.
Arrivés au terme de notre revue déjà longue, bien que limitée autant que possible aux appareils d'un emploi gé-
néral, si nous cherchons quel est le caractère le plus saillant des constructions mécaniques actuelles, nous remarquons surtout la trace des méthodes scientifiques. Les machines, dont une si riche collection avait été réunie en 1889, ne différaient pas de ce que nous avaient montré les expositions précédentes tant par la nouveauté des dispositions principales, que par le soin apporté à toutes leurs parties. On ne limite plus le rôle de la théorie à l'étude de quelques traits généraux, laissant à la pratique des ateliers le soin de déterminer presque toute les dispositions de détail, souvent les plus essentielles à la bonne marche des appareils ; mais cette pratique des ateliers, on la discute, on la précise, on extrait d'un chaos de règles informes, transmises par la tradition, variant d'un établissement à un autre, des lois précises et scientifiques. On observe pour toutes les pièces des Torne XX, 1891.
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