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PROGRÈS DE LA MÉTALLURGIE DU NICKEL.
On obtenait donc du premier coup un produit très con-
centré et l'opération était, somme toute, assez simple. Malheureusement, l'affinage de ce produit et surtout l'élimination du soufre sur sole n'ont pas permis de persister dans cette voie. Le nickel a une telle affinité pour le
soufre, et l'action de ce métalloïde sur les propriétés du nickel est si fâcheuse, qu'on n'obtenait comme produits affinés sur sole que des nickels de qualité inférieure. Il fallut renoncer à cette méthode et revenir, en l'améliorant, à la métallurgie ancienne du nickel, basée sur le
grillage et la réduction de mattes sulfurées. Dès lors, l'avantage de la fusion pour fonte disparaissait, puisqu'il fallait sulfurer celle-ci ultérieurement et qu'il était plus facile de produire directement la matte en sulfurant le lit de première fusion et en opérant dans des fours bas à water-jacket. On adoptait en résumé une méthode calquée, pour la première opération du moins, sur la métallurgie du cuivre. Fusion pour matte.
Le minerai à fondre a une com-
position qui varie dans des proportions considérables avec le lieu de provenance. Dans une même Carrière, il peut présenter, avec la même apparence, des différences telles qu'on ne peut se les expliquer que par un changement complet dans la nature des eaux minéralisantes qui ont déposé le silicate de nickel et magnésie. Parfois, par exemple, on trouve des portions de gite entièrement for-
mées de stéatite blanche ou très légèrement colorée en vert par de faibles traces de nickel. Parfois, le minerai est mêlé avec de la silice pulvérulente ou concrétionnée. Enfin, l'argile rouge introduit de l'alumine. Voici une composition moyenne assez approchée des minerais à fondre
PROGRÈS DE LA MÉTALLURGIE DU NICKEL, Silice
45
Fer. Nickel
16
Magnésie Alumine Chaux
12 3
40
Eau et oxygène
16
14
8
100
163
à 50 p. 100. 14 7 5
100 p. 100.
Ces minerais exigent, pour être fondus au four à man-. che, l'addition de 25 à 30 p. 100 de bases, oxyde de fer ou calcaire, et d'un élément sulfurant. Le gypse ne pouvant pas s'obtenir à bas prix en Nouvelle-Calédonie, où
on ne le trouve qu'en cristaux épars dans des couches d'argiles sur la côte ouest, on ne dispose pas de ce moyen commode d'introduire à la fois la chaux et le soufre dans le lit de fusion. Il n'est pas possible non plus de se pro-
curer des pyrites exemptes d'arsenic et de cuivre. Dans ces conditions, on s'était arrêté à la composition suivante pour le lit de fusion Minerai. Corail Soufre
Houille (ou coke) menue
1 000 kilogr. 300 35 75
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La majeure partie du soufre passait dans la matte, et on obtenait une scorie fluide à 48 p. 100 de silice, ne contenant que 12 à 13 p. 100 de fer et 0,40 à 0,45 p. 100 de nickel.
Les difficultés d'approvisionnement du coke, qui venait en majeure partie d'Europe par les voiliers qui pre naient comme retour des minerais riches, et les inconvénients de l'emploi des condamnés au travail des fours, ont fait renoncer à la fusion en Nouvelle-Calédonie, du moins pour le moment. Les recherches qu'on exécute depuis quelque temps sur les gisements houillers de la colonie, signalés 'déjà dans le rapport de M. Ileurteau, Pourront changer cet état de choses.