Annales des Mines (1892, série 9, volume 2) [Image 24]

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NOTE SUR LES ÉLÉMENTS ET L'ENTRETIEN

DES VOIES FERRÉES EN ANGLETERRE.

les traverses étaient épaulées et noyées dans le ballast. Dans les deux cas, il suffit d'un effort très faible pour déplacer la voie, comme l'ont montré des expériences faites aux chemins de fer de l'Est. Aussi est-ce une idée très admise aujourd'hui, que la résistance d'une voie au ripement est très faible lorsque la voie n'est pas chargée, et qu'il ne faut pas compter sur le ballast pour s'y opposer. Il n'en est pas de même lorsque la voie est chargée ; le frottement des traverses sur le ballast opposant alors une résistance, incomparablement supérieure à la première, et capable de parer: poil seulement aux efforts continus, mais même aux chocs, bien plus dangereux, des boudins des roues d'un véhicule animé d'un mouvement de lacet. Le danger ne devient très sérieuX que lorsque le lacet s'accentue, et coïncide en outre avec un mouvement de galop tel que la voie se trouve déchargée au moment du .choc des boudins. Dans ce cas, la voie, quel que soit le profil du ballast, ne pourra plus résister, et prendra ces formes festonnées qui ont été souvent remarquées après le passage d'une machine Susceptible de

C'est sur 'ces considérations que nous terminerons ces quelques aperçus sur la voie anglaise et son entretien, en ajoutant qu'a part ces remarques sur le profil du ballast, il ne nous a pas semblé que l'entretien de cette voie fût parfait, ni surtout qu'il fût facile. L'usure des rails dans les coussinets, et celle des coussinets sur les traverses, malgré tous les expédients auxquels on a eu recours jusqu'ici pour y remédier, semblent être de graves

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semblables mouvements.

Il est bon d'ajouter que le profil français a un avantage qu'on lui reconnaît : celui de maintenir le coin en place. Soit par suite de la bonne conception du matériel anglais au point de vue de l'équilibre, soit pour toute autre cause, les déformations de voie sont, paraît-il, très rares en Angleterre. Elles sont en tous cas faciles à corriger. Quant au renouvellement et au bourrage du ballast, il nécessite une main-d'uvre très peu coûteuse, en raison du faible cube des matériaux à manier (*). (*) Les dépenses d'entretien se montent actuellement, pour le réseau du Midland, à 1.359 francs par an et par kilomètre de voie unique (main-d'oeuvre et matériaux). Il convient de remarquer que l'excellent état de bourrage du

obstacles, qui limiteront beaucoup avant l'usure du cham-

pignon supérieur la durée des rails d'acier, et qui embarrassera beaucoup les ingénieurs lorsque la substitution du rail d'acier au rail en fer aura été effectuée sur toute l'étendue de leur réseau. ballast, aussi bien que la douceur du roulement, en Angleterre, proviennent très probablement en grande partie de l'emploi des traverses en bois tendre. Le bois de pin est compressible et élastique; il emmagasine en quelque sorte la pression, et ne la

répercute pas sur le lit de pose, souvent dur et peu élastique.