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LA FORMULE D'EXPLOITATION DE M. CONSIDÈRE.
LA FORMULE D'EXPLOITATION DE M. CONSIDÈRE.
est évidemment nécessaire, quand on accorde la garantie d'intérêts à des compagnies qui ne sont pas, comme nos grandes compagnies, incitées à exploiter au plus bas prix, par l'espoir de recouvrer un jour la liberté de leur dividende en cessant de faire appel à cette garantie. Cela ne l'est pas moins quand, au lieu d'une garantie, on alloue une subvention en capital, en stipulant le partage des recettes nettes ; car si l'on ne fixait pas de maximum, les concessionnaires pourraient trouver plus d'avantages à absorber une fraction aussi élevée que possible des bénéfices, par une augmentation des traitements ou jetons de présence, ou même par des collusions avec les fournisseurs, qu'a partager cette fraction avec l'État et le département. C'est pour cela que le projet de loi actuelle-
ment soumis aux Chambres prévoit la limitation des dépenses par un maximum. Or, pour que le maximum soit utile, il faut qu'il serre d'assez près les dépenses réelles ; on doit donc admettre qu'il sera souvent atteint, et dans ce cas, il fonctionnera exactement comme un forfait. On peut, il est vrai, intéresser l'exploitant à ne pas attendre le maximum, en lui attribuant une part des économies réalisées. Mais ce n'est là qu'un palliatif, car l'état-major de la compagnie reste-
rait exposé à la tentation de s'attribuer la totalité des économies réalisables, au lieu de les partager avec le département à titre d'économies réalisées. La recherche d'une bonne formule d'exploitation a, par suite, presqu'autant d'intérêt dans le système des dépenses réelles limitées par un maximum, même avec prime d'économie, que dans celui du forfait. Le problème consiste, nous l'avons dit, à trouver une formule qui donne au département et à l'État une part équitable de la recette, si celle-ci atteint un chiffre élevé, sans d'ailleurs empêcher le concessionnaire, comme le
font les formules aujourd'hui en vigueur, d'améliorer
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l'exploitation et d'abaisser les tarifs, dans les cas où il en pourrait résulter un développement effectif du trafic. M. Considère propose, pour les frais d'exploitation F, la formule F
i
a ± bR +
dV k
eM" +fK.
dans laquelle Ru représente la recette voyageurs, R"' la recette marchandises, V' le nombre de voyageurs kilométriques, Mk le nombre de tonnes kilométriques de mar-
chandises, K le nombre de kilomètres parcourus par les trains ; enfin a, b,c,d, e, [sont des coefficients numériques,
parmi lesquels b doit être un peu inférieur à c. M. Considère admet, d'ailleurs, que le terme dV" pourrait être supprimé sans grands inconvénients, à condition d'augmenter un peu le coefficient b. Usant de cette latitude
'pour supprimer le terme en V', et pour faire b=c, ce qui conduit à réunir les deux termes en Ru et fiu,nous proposerons la formule F
a + bR
eM +f K.
ou R représente la recette brute, M le nombre de tonnes kilométriques de marchandises et K le nombre de trains
kilométriques. Cette formule, un peu plus simple que celle de M. Considère, n'a sur elle d'autre avantage que d'être, par cela même, plus facile à faire accepter aux personnes qui partagent le préjugé si répandu, que les idées les plus simples sont nécessairement les plus justes. Avec ces quatre termes, comme avec les six termes de M. Considère, la formule nous paraît répondre à tous les besoins pratiques, et éviter l'inconvénient capital, aujourd'hui si connu, des formules de la forme a b R, inconvénient consistant à empêcher des améliorations qui se-
raient lucratives en elles-mêmes, mais que le concessionnaire a cependant intérêt à ne pas faire , parce qu'une partie seulement de la recette obtenue lui est attribuée, tandis que toute la dépense lui incombe.