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LE GRISOU AUX MINES -D'ANZIN. 1810-1892.
l'aménagement des travaux, lui promettant que la régie accepterait son projet avec empressement s'il était d'une exécution praticable. Inutile de dire qu'on n'en entendit plus parler. Fosse Desmézières, 1826 (Trois
tués). Pendant que se
succédaient ces propositions diverses, l'exploitation se poursuivait dans les fosses grisouteuses dans des conditions heureuses. Depuis 1823, un seul accident mortel était survenu en juin 1824; sur ces entrefaites, un accident grave se produisit à la fosse Desmézières (*), mais rien ne put établir d'une manière positive que le grisou en fût la véritable cause ; au début de l'année 1826, 3 ouvriers d'about furent tués pendant qu'ils réparaient le cuvelage de la fosse Desmézières ; la cause de cet événement n'a jamais été parfaitement connue, il est probable que le plancher sur lequel ils travaillaient n'était pas à claire-voie et que le grisou a pu s'accumuler en dessous et faire ensuite explosion sur une lampe à feu nu quand les ouvriers ont voulu démonter les planches. Si l'on fait abstraction de cet accident douteux, il est permis de constater que cette époque constitue une période d'accalmie ; et pourtant le grisou signale partout sa présence avec une violence inusitée, il ne se passe pas de semaines où il ne se produise des inflammations ; mais les accidents de personnes deviennent très rares, et nous n'avons pas à signaler de mort d'homme avant (*) Cette fosse avait été ouverte par M. Desmézières, en
1764,
en même temps que la Compagnie d'Anzin attaquait la fosse Dutemple. Comme celle-ci, elle rencontra le torrent; après avoir lutté longtemps sans le moindre succès, M. Desmézières aban-
donna ce puits et vendit tout son matériel à la
Compagnie
d'Anzin. Les travaux de fonçage furent abandonnés et repris
seulement en 1820; la fosse entra en exploitation en 1825, l'extraction fut abandonnée en 1817 et le puits serrementé en 1857.
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l'année 1832, ce qui constitue, si nous ne tenons pas compte de l'événement de Desmézières, une période de huit années sans accident grave. Cependant la vie du mineur est plus que jamais une lutte journalière contre le grisou, mais une lutte déjà plus savante : il semble qu'il se sente plus fort contre l'ennemi qu'il commence à mieux connaître, il sait le maîtriser, ou se retirer quand
il est trop faible pour échapper à ses coups.
Il serait aussi inutile que fastidieux d'entrer dans le
détail des nombreuses inflammations de grisou enregistrées dans les rapports hebdomadaires de cette époque ; nous allons cependant signaler quelques points intéressants.
Visites des tailles au lendemain des chômages. en octobre 1828 que fut prise cette mesure.
C'est
« Tous les lundis ou autres jours, quand il y aura eu repos la veille, les tailles où il sera reconnu que les ouvriers à la veine peuvent courir quelque danger à cause d'un dégagement considérable de gaz hydrogène carboné seront époussetées, avant que ces ouvriers ne descendent, par les lampistes du fond ou par des raccommodeurs désignés à cet effet. En outre, la défense est réitérée aux ouvriers de laisser, sous peine d'amende, des planchers dans leurs tailles après avoir fini leur journée, ce qui peut intercepter la circulation de l'air ou le rendre trop faible pour qu'il puisse neutraliser le gaz pernicieux qui ne cesse de se dégager. » Lampes à double tissu. C'est aussi vers cette époque qu'on fit usage des lampes à double tissu. Le tissu de la lampe Davy pouvant être traversé dans certaines conditions par la flamme, on proposa d'employer des tissus doubles. Cette proposition fut écoutée et l'emploi des lampes à double tissu adopté ; les ouvriers