Annales des Mines (1893, série 9, volume 3) [Image 29]

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ET DU SUD DE L'ANGLETERRE.

BASSINS HOUILLERS DU NORD DE LA FRANCE

qu'après avoir passé à Ostricourt, il irait sortir du bassin à Annulin, tandis que le pli d'Aniche irait sortir au sud de Béthune. Il y aurait donc là encore une série de coïncidences dont l'importance n'est pas à dédaigner ; mais

surtout il y aurait , au point de vue de la structure du bassin, une conséquence précieuse à en tirer : c'est que le bassin houiller ne correspond pas à un pli unique mais à une série de plis, légèrement obliques à la direction moyenne de la bande houillère. Cette remarque jette

de plus un nouveau jour sur -la transgressivité, des couches houillères

,

signalée depuis longtemps par

M. Potier (*). En effet, si l'on combine les données précédentes avec la carte de M. Zeiller, on voit que le pli de Vieux-Condé, ou mieux le pli anticlinal qui le limite

au sud, correspondrait à peu près à la limite du faisceau anthraciteux (A' de M. Zeiller), le pli de Vicoigne suivrait la limite du faisceau maigre du Nord (A'); le pli d'Aniche, qui serait aussi celui de Béthune, correspondrait, comme je l'ai déjà dit, à la limite des zones B, et B.,. En d'autres termes, ce sont nos mêmes plis, déjà esquissés avant le soulèvement houiller, qui auraient formé successivement limite à l'avancement progressif vers le sud des lagunes houillères. Il en résulte que , dans une certaine mesure, quand on connaît en un point par les empreintes l'âge de la zone houillère qui repose sur le calcaire carbonifère ( ou mieux sur les derniers termes franchement marins), on peut conclure avec quelque probabilité quel est le pli sur la prolongation duquel ce point est situé. Le rensei-

gnement, par exemple, pourrait être précieux pour le Boulonnais, dont, malheureusement, la flore n'a pasencore donné d'indications précises. Il faut pourtant ajouter que ce renseignement ne devra jamais être accepté () Association française pour l'avancement des sciences,

3' session, Lille, 188i.

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qu'avec réserves, par ce qu'un pli qui forme rivage sur une partie de son parcours, ne le forme pas nécessairement sur tout ce parcours. Je ne fais pour le moment qu'indiquer ces questions, qui pourront, avec d'autres, se discuter plus utilement quand l'étude du Nord aura été complétée par celle du Pas-de-Calais, et je me contente ici de retenir la conclusion principale ; au-dessus du bassin houiller du Nord, les plis récents se sont en quelque sorte moulés sur les plis anciens.

J'appellerai encore l'attention sur les irrégularités locales qu'on constate en certains points dans les courbes de niveau; et qui ne s'expliquent pas par les ridements précédemment étudiés. Ces irrégularités, notamment près

de Douai, près d'Aniche et près de Château-l'Abbaye, marquent l'existence de plis transversaux, .perpendiculaires aux plis principaux. Mais ce second système de plis est, d'une manière générale, beaucoup moins accentué que l'autre, et l'exactitude de nos courbes de niveau n'est plus suffisante pour le mettre en évidence. En quelques points seulement, où ces plis sont plus accusés,

on peut en ,reconnaître l'amorce. A Douai, le phénomène se complique par l'existence de failles, dont une, figurée sur la carte, est mise en évidence par les cotes de

la surface et correspond bien à l'accident de la fosse Gayant, reconnu par les travaux souterrains. Il est possible que là les différences de cotes et les irrégularités qu'elles accusent soient dues à une série de failles parallèles et non à un plissement transversal ; mais il n'en est plus ainsi pour Aniche et pour Château-l'Abbaye : les fosses Traisnel et l'Archevêque (86 et 90"), entre les deux

dépressions de la fosse Fénelon (1 PO') et de la fosse Sainte-Marie (203"), indiquent clairement un plissement

transversal; or, il est intéressant de trouver juste à la même place, dans le terrain houiller, une série de plis Tome III, 1893.

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