Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
94
ÉTUDE SUR LE NOUVEAU FOUR SIEMENS.
four Siemens obtienne une certaine faveur auprès des industriels. Il n'est cependant pas à l'abri de toute critique et le défaut essentiel qu'il importe de signaler est la nécessité de chauffer par l'arrière, en adoptant le four en fer-àcheval au lieu des brûleurs se faisant face, dont l'usage est beaucoup plus général. Bien que MM. Siemens aient depuis plusieurs années employé le fer-à-cheval dans l'industrie verrière, qui possède les plus grands fours à chaleur régénérée, on peut se demander si cette forme permet d'obtenir une température aussi élevée et égale-. ment répartie que dans les fours à lunettes opposées. Enfin, il est à remarquer que tous les avantages signalés ci-dessus sont en dehors du nouveau brevet et ne sont même pas indiqués dans la note de MM. Head et Pouff. L'admission de produits brûlés est réalisée d'une façon très simple dans le four Biederrnann et Harvey, mais je ne l'ai pas fait figurer parmi les perfectionnements, parce que la régénération de l'acide carbonique est d'une utilité très contestable. Sans aborder ici la critique de cette découverte, qui se rattache à l'étude de la régénération de la chaleur et qui sera traitée plus loin, remarquons seulement en passant ce fait, assez remarquable, de progrès très réels apportés à la construction des fours à gaz résultant de la mise en oeuvre d'une idée qui, sans être absolument fausse, est du moins d'une valeur et d'un intérêt très douteux. II. RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR L'UTILISATION DE LA CHALEUR DANS LES FOURS A GAZ.
L'étude des fours à gaz qui précède, faite à un point de vue purement descriptif bien que permettant d'établir une comparaison entre les différents appareils, ne donne
ÉTUDE SUR LE NOUVEAU FOUR SIEMENS.
9à"
aucune indication sur la valeur numérique des perfectionnements, sur les chiffres d'économies qui en résultent. Une semblable évaluation ne peut résulter que de recherches expérimentales effectuées sur des fours en marche.
L'utilité de telles recherches est trop évidente pour qu'il soit utile de la prouver : elles seules permettent d'éviter la reproduction d'erreurs excessives, telles que l'économie de 50 p. 100 promise par tant d'inventeurs ; elles ont un but pratique, bien plus utile encore, c'est de donner des bases d'appréciation sérieuse lorsqu'on veut tenter une transformation d'outillage dans une industrie où le chauffage a un rôle important. J'ai pu faire des mesures et expériences assez nornbreuses sur deux fours anciens et nouveaux Siemens : ce sont ceux représentés dans les Pl. III et IV l'un est un four de verrerie (*), construit en 1889 d'après les plans de la maison Siemens modifiés par M. Pouff; l'autre (**), un four à réchauffer, construit en 189 également sur les plans de la maison Siemens. J'aurais voulu, en étudiant ces appareils, en faire une comparaison rigoureuse, c'està-dire établir expérimentalement l'effet utile du combustible dans les deux cas. Mais ces fours étaient trop différents pour qu'aucun parallèle entre eux fût possible : le premier
est d'une capacité de 200 mètres cubes, d'une allure absolument régulière, à température relativement peu élevée, consommant par jour 12 tonnes de houille ; le second cube 15 mètres, fonctionne à températures variables, et ne consomme que de 1.200 à 1.500 kilo(*)Ce four appartient à la verrerie de Folernbray et a été construit par M. J. Dainour, directeur. (**) Ce four appartient aux forges d'Eurville , dont M. Marcellot m'a gracieusement donné l'accès. Il a été construit par R. A. Damour, directeur, et est l'un des premiers construits en France d'après les nouveaux plans Siemens.