Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
656
L'INDUSTRIE DES I1U11.ES DE. SCHISTE
EN FRANCE ET EN ÉCOSSE.
bas des cornues de distillation au milieu des schistes déjà complètement calcinés, au contact desquels elle se surchauffe fortement et devient capable de réagir chimique-
Souvent, on réunit ensemble tous les produits condensés
ment sur les produits lourds que retiennent encore les schistes : elle a aussi pour effet d'entretenir dans les cornues une surpression qui empêche toute entrée d'air dans les cornues par les joints des briques réfractaires. La capacité de chaque cornue est de 2.100 kilogrammes, et l'on y passe par jour 1.400 kilogrammes : la durée de la distillation est donc de trente-six heures en moyenne. La quantité de vapeur d'eau injectée par tonne est de 84 gallons d'eau réduite en vapeur à la température de 225° Fahrenheit (soit 375 litres d'eau réduite en vapeur à la température de 107° C.). Il faut d'ailleurs tenir compte en outre de ce que les schistes crus contiennent de 14 à 15 gallons d'eau par tonne pour avoir la quantité d'eau totale en réaction ; elle est ainsi d'environ 500 litres par tonne de schiste supposé sec.
On charge et décharge (partiellement) les cornues toutes les vingt-quatre heures ; le schiste distillé retiré par les portes inférieures de déchargement ne contient. plus trace de carbone et a l'aspect de la brique cuite. Les produits de la distillation sont récoltés dans une conduite générale en tôle de fort diamètre, où il se condense déjà des goudrons, puis envoyés de là dans des tubes en U formant jeu d'orgues et où l'air seul sert de. réfrigérant : on compte qu'il faut 200 pieds carrés de surface de condensation pour 1.000 kilogrammes de schiste distillés par vingt-quatre heures. 7,â
On divise quelquefois les condenseurs en deux groupes distincts permettant un fractionnement de l'huile en deux portions : le groupé le plus près des cornues de distillation et dont la température est la plus élevée, fournissant de l'huile lourde (densité, 0,877), le groupe le plus
éloigné donnant un naphte de densité 0,770 et 0,780.
657
en une seule masse dont la densité est en moyenne de 0,867.
Les gaz non condensées retiennent encore des hydrocarbures légers à points d'ébullition très bas. Pour retirer
ces derniers, on fait passer les gaz sortant des jeux d'orgues et aspirés par un kôrting, dans une première tour en tôle de 10 mètres de haut et 2'11,50 de diamètre, remplie de coke arrosé par une pluie d'eau pour arrêter les dernières traces d'ammoniaque, puis dans une deuxième tour semblable, remplie de coke arrosée par de l'huile lourde (déjà purifiée, de densité 0,865) qui absorbe les hydrocarbures légers. Les gaz non absorbables ni par l'eau ni par les huiles lourdes, sont envoyés dans des réservoirs, d'où ils sont amenés aux fours de distillation des schistes bruts. Les huiles brutes sont envoyées, dans des réservoirs où les eaux ammoniacales se séparent peu à peu : cellesci sont recueillies à leur tour dans des réservoirs spéciaux.
Le rendement moyen est de 27 gallons d'huile brute
par tonne de schiste (soit 120 litres par 1.000 kilogrammes).
La consommation de charbon est de 3'1'1,5 (178 kilogrammes) par tonne de schiste distillée. Les frais de distillation en consommation, maind'oeuvre, etc., non compris les frais généraux, sont en
moyenne de 2"1,9 par tonne, ce qui, joint au prix du schiste (5,6), fait ressortir les 27 gallons d'huile brute 8",3, soit 10 francs l'hectolitre, dans lesquels les frais de distillation entrent pour 3,33. § 3. Rectification de l'huile brute. Les rectification et purification de l'huile brute s'effectuent en opérant des distillations fractionnées suivies de