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CHEMINS DE FER D'INTÉRET LOCAL.
Après avoir lu la citation qui précède, tout lecteur croira, assurément, qu'à défaut de Dupuit, M. Colson, du
moins, est en désaccord avec nous sur le point qu'elle vise. En poursuivant la lecture, on verra qu'il -n'en est rien. En effet, après avoir parlé des efforts que font les compagnies pour établir l'harmonie entre les tarifs et les prix maxima que le public est disposé à -payer pour chaque transport, M. Colson s'exprime ainsi « Il est certain que cette harmonie est loin d'être complète. Nous irons jusqu'à admettre, si l'on veut, que chaque expédition pourrait supporter une taxe différente, et qu'il est impossible d'essayer d'appliquer à chacune cette taxe,
sans tomber clans le but arbitraire ». Et plus loin il ajoute « Nous admettrons, si on veut, que (A) pour toute marchandise, tout abaissement de prix donne un développe. ment de trafic ». On va voir que, dans ces deux passages, M. Colson se rallie complètement à l'une des propositions qu'il semble combattre et qu'il donne le moyen de démontrer l'autre d'une façon irréfutable.
Le premier point est évident et il apparaît, à la première lecture qu'il y a identité absolue de sens entre les phrases imprimées en italique dans la première et dans l'avant-dernière citation du présent paragraphe. Or, dans ces deux phrases, c'est M. Colson lui-même qui a précisé son avis et le nôtre sur l'impossibilité d'appliquer à cha-
qu.e transport un tarif en rapport avec sa valeur. Il est facile de se rendre compte que, des deux propositions précédées de la lettre A, la seconde conduit moins
directement, mais tout aussi sûrement à accepter la première. En effet, M. Colson reconnaît que tout abaissement de tarif donne un développement de trafic, c'est-à-dire pro-
voque de nouveaux transports et il a rappelé plus haut,
TARIFS. - FORMULE D'EXPLOITATION.
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après Dupuit, que l'utilité de la voie va constamment en croissant tant que l'abaissement des tarifs provoque des transports d'une valeur supérieure à leurs prix de revient partiels. Donc tout abaissement de tarif jusqu'au prix de revient partiel de transport augmente l'utilité du chemin de fer, puisque les transports qu'il provoque toujours, ont forcément une valeur, au moins égale, au tarif dont le public consent à les payer, lequel est lui-même, au moins, égal au prix de revient partiel de transport. En quoi donc consiste le désaccord qui nous sépare de M. Colson ? A notre avis, dans une simple nuance d'appréciation que nous allons indiquer. Nous avons fait observer que les transports provoqués par un abaissement de tarif n'ont qu'une importance minime quand il s'agit de marchandises de grande valeur. Les frais de transport ne forment alors qu'une faible frac-
tion du prix de vente et, par suite, leur réduction ne peut augmenter de beaucoup la consommation et les
transports. M. Colson insiste sur la justesse de cette observation
et l'étend aux marchandises de moyenne valeur pour lesquelles elle est cependant moins exacte. Remarquant ensuite qu'il y a, dans le tarif général, beaucoup de mar-
chandises de grande ou de moyenne valeur, il conclut que très souvent les abaissements de tarifs n'augmenteraient guère l'utilité des chemins de fer. Au lieu de compter les tarifs, nous en mesurons l'importance et nous faisons observer que si les marchandises
de grande et de moyenne valeur sont nombreuses et occupent beaucoup de lignes dans les tarifs, elles ne
donnent cependant que la moindre partie des recettes de la petite 'vitesse et qu'en dehors d'elles, par conséquent, il reste place à de nombreux dégrèvements qui provoqueraient une grande augmentation des transports et accroîtraient l'utilité des chemins de fer dans une large mesure.