Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 93]

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CHEMINS DE FER D'INTÉRÉT LOCAL.

monter- la fraction de la recette des voyageurs Rv que le deuxième terme attribue aux concessionnaires, il a pensé que cette fraction peut être la même que pour la recette

" des marchandises R" et que, par suite, le second et le troisième terme b Rv et c R" peuvent être remplacés par 11". un ternie unique b R, R étant la recette totale Rv Cette simplification est précisément celle que nous avons faite dans la formule à quatre ternies que nous avons imaginée avant la formule à six ternies. Nous pen-

sons donc qu'il y a des cas où elle ne peut présenter aucun inconvénient, mais il y en a d'autres où elle serait inopportune. Quel est, en effet, le but qu'on doit se proposer avant

tout? C'est de faire en sorte que les concessionnaires tirent, d'un trafic quelconque, une recette proportionnée aux dépenses qu'il leur occasionne. Or il est facile de se rendre compte que les frais qu'entraînent les transports des voyageurs et ceux des marchandises, ne sont pas toujours dans une égale proportion avec les recettes qu'ils produisent.

S'il s'agit d'une ligne à très fortes pentes, de 30 à

40 millimètres, par exemple, munie de faibles rails et desservie, par suite, par de petites locomotives remorquant des trains légers, le transport d'une tonne de marchandises sera très onéreux, et pour couvrir les dépenses de l'exploitant, il faudra lui abandonner une fraction considérable des recettes de ce trafic. Cette fraction devra d'ailleurs être d'autant plus forte que les transports de marchandises seront plus intermittents varieront plus avec les saisons et auront une importance plus inégale dans les deux sens. Sans doute, le coût du transport des voyageurs sera, lui aussi, augmenté par les conditions défectueuses de la ligne mais dans une proportion bien moindre, puisqu'un voyageur qui donne les deux tiers environ de la recette

TARIFS. - FORMULE D'EXPLOITATION.

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moyenne d'une tonne de marchandises, exige le remorquage d'un poids brut sept à huit fois moindre. Pour les lignes d'exploitation coûteuse, à trafic très variable, la fraction de recette abandonnée aux concessionnaires devra donc être beaucoup plus élevée pour les marchandises que pour les voyageurs.

On comprend qu'il en sera tout autrement pour les lignes à très faibles pentes ayant une voie solide, de puissantes locomotives et un trafic de marchandises régulier et bien équilibré dans les deux sens.

Les fractions de Rv et de R" qu'il conviendra d'abandonner à l'exploitant, seront donc, entre elles, dans des rapports très différents suivant les circonstances, et, par suite, il importe de séparer les deux termes b Rv et c R" dans le type général de la formule d'exploitation, sauf à les confondre en un seul dans les cas particuliers où l'on pourra le faire sans inconvénient. On voit, par ce qui précède, que M. Colson s'est mépris

en pensant que c'est dans le but de favoriser le trafic des marchandises plus que celui des voyageurs que, dans une formule étudiée en vue de lignes à fortes pentes

et à trafic intermittent telles que celles du Finistère, nous avons proposé d'accorder à l'exploitant une part plus forte de la recette des marchandises que de celle des voyageurs. Quelle utilité présenterait la simplification dont il s'agit ? Aucune autre que de faire une concession à ceux qui redoutent la complication de la forme sans se deman-

der si, au fond, elle présente quelque inconvénient. M. Colson le reconnaît expressément, et il est évident que, dans le calcul de la somme à allouer à l'exploitant,

calcul qu'on fait une seule fois par an, il ne faut pas cinq minutes de plus pour multiplier la recette des voya-

geurs et celle des marchandises par deux coefficients différents et faire la somme des produits que pour multi-

plier la somme des recettes par un coefficient unique.