Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 178]

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PROCÉDÉS D'ESSAI

DES MATÉRIAUX HYDRAULIQUES.

sait que, dans le cas des poids, l'accroissement d'effort produit croît très rapidement avec la vitesse de chute des poids ; la destruction de leur force vive produit des pressions instantanées qui peuvent être très grandes. C'est donc un système très mauvais, s'il n'est pas entre les mains d'opérateurs extrêmement soigneux et consciencieux. Mais même en l'absence de tout choc, la vitesse de mise en charge a une influence encore très grande sur les résultats. La rupture se produira sous un effort d'autant moindre que son action sera plus longtemps prolongée. Il est donc indispensable, pour avoir des essais comparables, de faire la mise en charge avec une vitesse constante et toujours la même. On peut se rendre compte pratiquement que l'influence de ces diversos causes d'erreur des appareils de compression n'est pas négligeable, en écrasant parallèlement avec deux machines différentes des briquettes similaires.

Cette comparaison a été faite par M. Féret entre une presse hydraulique et une machine à levier, système Schickert. Les nombres du tableau ci-dessous donnent la résistance totale à l'écrasement de petites briquettes en huit NATURE Dy MORTIER

Ciment pur

4 ans. id. 3 mois.

Id.

Id. Id. Id. . . Mortier normal Id. Id.

PRESSE

ÂGE

ici. .

.

Mortier plastique

.

.

.

.

-

.

.

.

.

.

.

.

.

1 mois. 4 ans. id. 1 an. 1 an.

MACHINE

hydraulique

Schickert

10.023 9.500 7.089 7 589 9.434 4.586 3.556 3.521 1.377

8.450 8.208 6.375 7.333

9.033 4.096 2.951 3.258 1.254

La machine Schickert a donné des résultats toujours plus faibles que ceux de la presse hydraulique. L'écart a varié de 15 à 20 p. 100. Chaque chiffre est la moyenne de trois ruptures de briquettes la comparaison de ces

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trois ruptures entre elles montre, en outre, que les erreurs accidentelles sont environ moitié moindres avec la presse hydraulique qu'avec la machine Schickert. On comprend donc que, dans l'état actuel, il serait prématuré de substituer dans les essais de rupture l'écrasement à l'arrachement. Il faudra y arriver un jour, mais il faut d'abord faire une étude plus complète des machines à écrasement.

Composition du mortier d épreuve. - La composition du mortier employé pour les essais de rupture est un des points sur lesquels il est le plus difficile d'arriver à une entente, parce que les conséquences auxquelles conduisent le point de vue empirique et le point de vue scientifique sont diamétralement opposées. lin outre, certaines préoccupations commerciales introduisent un nouveau point de vue absolument distinct des deux précédents. Enfin, les partisans de la conciliation viennent brocher sur le tout en proposant des solutions intermédiaires qui ne donnent satisfaction à personne. Le point de vue empirique conduirait à employer des mortiers identiques à ceux qui servent pour les travaux, c'est-à-dire d'une nature variable à l'infini, tant comme quantité d'eau que comme quantité et qualité du sable. Ce système rigoureusement appliqué serait la négation de toute Unification, car, pour recevoir un seul ciment destiné à être employé sur un même chantier, il faudrait plusieurs mortiers d'essai différents. Mais personne ne va aujourd'hui jusque-là; on est d'accord pour employer un même sable normal qui, quelle que soit sa composi-

tion, ne pourra jamais ressembler même de loin aux sables naturels dont il n'y a pas deux semblables. Les défenseurs de l'empirisme se rabattent sur la proportion d'eau; ils réclament des mortiers mous , des mortiers plastiques semblables à ceux qui servent pour les tra-