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SUR .UN GISEMENT DE PHOSPHATES
DE CHAUX ET D'ALUMINE.
bibasique de chaux ainsi formé en présence de craie en excès, il se change lentement en phosphate tribasique. 11 est donc expérimentalement établi qu'une partie au moins du phosphate tricalcique et de la brushite que nous avons rencontrée dans la grotte de Minerve et qu'on trouve dans plusieurs guanos rocheux (*), résulte de l'action sur le calcaire des phosphates d'ammoniaque provenant euxmêmes de la destruction bactérienne des matières organiques azotées et phosphorées. Comme dans nos expériences de contrôle, dans la nature la brushite se forme généralement en même temps que le phosphate tricalcique; mais bien plus soluble que celui-ci dans les eaux, elle est entraînée par les infiltrations souterraines et se transforme en phosphate tricalcique au contact du cal-
enveloppaient ont disparu, transformées d'abord en sels ammoniacaux, et ce sont ces sels qui, dissous par les eaux, sont venus à leur tour attaquer la roche calcaire des parois de la grotte. Ce phénomène est frappant dans nos galeries ; partout où les eaux ont pu séjourner, on voit les parois nummulitiques attaquées suivant un niveau horizontal et transformées en phosphates sur une épaisseur de quelques millimètres. Ces croûtes ont donné à l'analyse la composition moyenne suivante
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aire ambiant ou rocheux et se dépose souvent alors sous forme de concrétions farineuses cristallines, tandis
.que le phosphate tribasique peu soluble ou insoluble reste sur place. Ces phosphorites concrétionnées ou cristallisées peuvent être mélangées aux débris osseux et autres restes calcifiés des animaux primitifs, mais, pour une bonne part, ils n'en proviennent pas directement comme on serait dis-
posé à le croire a priori. Dans la grotte de Minerve en particulier, les ossements des grands animaux se sont conservés intacts ; au contraire, les dépouilles qui les (*) On a signalé la brushite seulement dans quelques guanos des Antilles, mais de fait, on la trouve dans la plupart des guanos
rocheux. Boussingault a trouvé dans ceux des îles Chinchas (C. rend. Acad. sciences, t. LI, p. 816) Phosphate de chaux tribasique Phosphate bibasique de chaux
20,52 6,71
.et Malaguti a rencontré dans ceux de Patagonie : Phosphate tricalcique Phosphate bicalcique
56,77 10,20
Eau et traces de matières organiques Calcaire Argile et silice
Phosphate tribasique de chaux Phosphate bicalcique PO'Ca il Fluorure de calcium Sulfate de chaux
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24,99 3,13 5,56 58,66 (*) 5,12 1,41
très sensible.
Dans les galeries profondes de la grotte, les eaux phosphatiques ont baigné durant des siècles les blocs calcaires tombés de la voûte ou des parois et les ont peu à peu corrodés jusques au cur et transformés en phosphate de chaux, lorsqu'ils n'étaient pas de trop fort volume. Si ces blocs sont plus volumineux, de un quart à un demi-mètre cube et plus, ils ont été changés cula même
substance blanche et friable ; mais lorsqu'on casse ces gros blocs, on trouve en leur centre un noyau dur, encore persistant, de la roche nummulitique primitive, témoin irrécusable de l'origine de la chaux de ces phosphates et du mécanisme dont ils dérivent. L'analyse de cette poudre farineuse ainsi formée aux dépens du calcaire nummuli-
tique qu'elle a souvent entièrement transformé, nous a donné les nombres suivants (*) Le nummulitique ainsi transformé ne contenait, d'après l'analyse que nous avons faite de cette roche, que 0,2 à 0,3 p. 100 d'acide phosphorique; l'argile et la silice que nous trouvons ici dans les croittes superficielles phosphatées préexistaient dans la roche calcaire primitive. Nous nous en sommes assuré.