Annales des Mines (1894, série 9, volume 6) [Image 278]

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SUR LA SÉCURITÉ DE L'EMPLOI

rieure au fourneau, en cas de rupture de tube, a parfois été assez forte pour fausser des crémones, ou pour faire sauter des portes par-dessus leurs gonds. Les pièces de maintien doivent être disposées en conséquence de cette remarque. Il convient, d'autre part, que la fermeture soit assurée par une pièce dont la mise en place ne prête é aucune incertitude et soit d'une surveillance facile :on peut par exemple, sur une porte déjà fermée au moyen d'une crémone, appliquer comme organe de renforcement

une barre transversale solidement engagée à ses extrémités dans des tenons solidaires des armatures du fourneau. Un pareil dispositif est robuste, et il est facile au personnel supérieur de s'assurer si les chauffeurs le mettent régulièrement en place. Un inconvénient des crmones est qu'elles ne sont pas toujours bien en prise. et que' leur position exacte ne s'apprécie pas d'un coup En aucun cas, les portes de boites à tubes ne doivent être ouvertes au cours du fonctionnement de la chaudière,

et moins que jamais si une fuite se fait entendre. Le 19 octobre 1886, dans une installation servant à, l'éclairage d'un hôtel, à Paris, le mécanicien et le chauf-

feur ayant entendu, dans le fourneau d'un générateur Belleville, de la vapeur s'échapper par des trous de chevilles fusibles, l'un d'eux s'arme pour poser des cheville

neuves et ouvre les portes de devanture : les chevilles avaient fondu parce que la chaudière était en manque d'eau, un tube bouilleur se déchire à ce moment, et les deux ouvriers sont mortellement frappés par le flux brûlant. Ce que nous venons de dire des grandes portes de boites- à tubes s'applique évidemment aussi aux ouvertures de ramonage ou autres, et, en dehors même des chaudières à petits éléments, aux panneaux de boîte à, fumée des chaudières à retour de flammes, etc.

DES CHAUDIÈRES A PETITS ÉLÉMENTS.

547 Maintenant, il ne suffit pas de fermer et de barricader ces diverses ouvertures. Il faut évidemment que le fourneau,

s'il est envahi par une bouffée de pression, offre à cette

bouffée un écoulement suffisamment facile, et par ailleurs une solidité générale suffisante, pour prévenir le danger d'éclatement du fourneau lui-même: Comme les carneaux

de fumée peuvent être insuffisants pour cet objet, soit par suite de leurs dispositions, soit parce qu'ils peuvent

se trouver au moment d'un accident plus ou moins

étranglés par le registre, il est généralement nécessaire que le fourneau présente une « paroi faible » par où la bouffée s'en ira dans une direction inoffensive. Mais ceci n'infirme à aucun degré les considérations émises plus haut, car il serait évidemment absurde de dire que cette paroi faible est bien placée du côté du chauffeur. Il faut que cette paroi faible soit ailleurs, dans un emplacement et avec des dispositions telles, que la bouffée puisse l'ouvrir et y prendre issue sans qu'il en résulte, sous aucune forme, de danger pour les personnes. Fermeture au flux brûlant de l'accès de la chambre de chauffe, facilité offerte à ce flux de s'écouler sans nuire: ce sont là deux parties d'un même programme, qui ne doivent pas être séparées. Une voie de dégagement du flux qui serait inefficace si le fourneau présentait par ailleurs des parties faibles, peut suffire si le fourneau est suffisamment résistant ; comme d'un autre côté la solidité du fourneau, si l'on n'assurait au flux un dégagement facile et inoffensif, pourrait en certains cas être plus nui-

sible qu'utile. Les dispositions à prendre sont naturellement à étudier selon les appareils et les conditions d'installation. Nous ne voulons pas indiquer à cet égard de solution particulière, dont la description pourrait être prématurée. Les règles de l'art se préciseront sur ce sujet encore nouveau. Mais il est nécessaire qu'un courant d'opinion

se déter-