Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
79
ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES
ET SUPERPHOSPHATES.
Journal de 1891 ont exposé en détail les diverses phases
le gneiss. Les calcaires paléozoïques sur lesquels reposent ces gneiss sont Laurentiens. Mr 11.-G. Vernon a démontré d'ailleurs que les gneiss eux-mêmes sont pénétrés par de nombreux cristaux d'apatite. La plupart des géologues canadiens considèrent ces apatites comme d'origine sédimentaire dans la mer paléozoïque. Elles auraient ensuite été soumises à des conditions de température et de pression, qui ont amené la formation de nombreux plis synclinaux et anticlinaux, en même temps que la métamorphisation qui a transformé les caractères primitifs de ce dépôt. L'opinion contraire attribuant au pyroxène une origine filonienne, dans laquelle l'apatite, à titre de minéralisation accessoire, serait venue remplir les fissures et crevasses produites par l'action éruptive, soit par sublimation, soit par injection à l'état pâteux, ne rencontre plus guère que des opposants. Cette théorie est loin en effet de répondre d'une
78
de l'industrie des phosphates et cherché à donner une -explication de sa situation anormale, pour ne pas dire désastreuse, à cette époque. Depuis, les conditions du marché ont encore empiré. La plupart des petits producteurs se trouvent acculés à l'alternative d'expédier leurs produits à perte, ou de fermer leurs chantiers. Telle est l'ironie du sort : Il y a cinq ou six ans, on se demandait où le monde trouverait les phosphates qui lui sont nécessaires et on accueillait avec joie la nouvelle de l'emploi
possible des scories de déphosphoration. Aujourd'hui, c'est tout le contraire. Que fera-t-on des excédants de production de phosphates naturels riches, et pourra-t-on abaisser suffisamment leur prix pour supporter victorieusement la concurrence des scories basiques ou des autres résidus phosphatés industriels?
Après ce coup d'oeil d'ensemble sur la situation du marché des phosphates du Nouveau-Monde , passons maintenant en revue les pays producteurs. Canada.
On sait qu'on exploite dans cette colonie des gisements d'apatite cristallisée en poches et filons.
Géologie, mode de formation. - La question de la formation de ces gisements a donné lieu dans un récent Congrès (*) a une discussion intéressante dont il convient de présenter un résumé. Les poches d'apatite se rencontrent dans des lits de pyroxénite, de puissances variables, mais extrêmement réguliers, qui se trouvent en stratification concordante dans (*) _American Institute of ',lining Engineers. Année 1892.
manière satisfaisante_aux faits constatés. D'après 111" Walter B. M. Davidson, il y a eu postérieu-
rement au dépôt sédimentaire des phosphates dans le gneiss, par suite de la pression produite par les terrains ultérieurement déposés, ainsi que par les plissements et le développement de chaleur qui en a été la conséquence, une modification dans la constitution de ces phosphates, qui a amené leur séparation sous forme de cristaux d'apatite, au sein d'un magma plastique, permettant aux divers minéraux de s'associer suivant leurs affinités respectives.
Dans cette hypothèse, les poches d'apatite indépendantes des couches environnantes, ou qui ne leur sont reliées que par de minces filets, parfois même en sont complètement séparées, ne seraient que le produit du remplissage des vides résultant des plissements, principaiement dans le voisinage des plis synclinaux et anticlinaux. L'apatite serait venue s'y déposer en masses à l'époque du métamorphisme qui a amené la cristallisa-